La vie n’est qu’une alternance de langueur, de temps suspendu et de cataclysmes où tout va bien trop vite pour que l’on comprenne réellement ce qui se passe. C’est dans ce dernier schéma que se trouve l’ami Santiago, présentement. Ces dix derniers jours sont passés en un claquement de doigt.

Il y a eu l’entretien en visio avec les gens de TS1, qui s’est bien passé, puis il a reçu récemment une convocation pour se rendre à Malié, dans les studios de la chaîne, pour un casting en physique. Une chose en entraînant une autre, il a expliqué à Esme pourquoi il avait encore besoin de s’absenter, et celle-ci en a discuté avec Kalei, avec qui elle s’entend bien et de fils en aiguilles…

Message reçu de Kalei - 10:59 Hé, Santiago, dis-moi, Safia a eu vent de ton casting pour TS1…

Message envoyé à Kalei. – 10:59 Quoi ?

Message reçu de Kalei - 11:00 Ouep.

Message envoyé à Kalei. – 11:01 Je me demande bien comment…

Message reçu de Kalei - 11:03 Va savoir... En tout cas, elle aimerait discuter avec toi.

Et quand Safia veut quelque chose, Safia obtient, généralement. C’est comme ça que Santiago se retrouve mené devant le bureau de la big boss. Les occasions où il a pu discuter avec elle en face à face sont rares, alors il se demande bien ce qu’elle lui veut. Il s’est changé au sortir du boulot, une chemise blanche sur un pantalon rouge foncé, le tout complimentant assez bien sa chevelure brune. Il attend qu’on l’invite à entrer et s’avance, tranquillement. Il n’est pas particulièrement intimidé, plutôt curieux.

Une fois dans la pièce, Safia rabat l’écran de son ordinateur portable et lui fait un fin sourire, l’invitant de la main à s’asseoir.

« Ah, Santiago, bonjour. Installe-toi. »

Ce qu’il fait en lui rendant son sourire. « Bonjour Safia. »

Comme à son habitude, la cheffe de la faction Flare est élégante, avec ses créoles en or aux oreilles mais qui n’ont rien d’ostentatoire et un tailleur de noir et d’or, lui aussi. Cela renforce l’image que le Lucci en a toujours eu. Une femme de goût, qui sait ce qu’elle veut et avance avec un objectif. Fait-il partie de ces objectifs, d’une manière ou d’une autre ?

« J’ai entendu dire que tu allais participer à une émission télé ? »

Cash, aussi. Un trait de caractère qu’on peut lui accoler, à Safia. Du genre à ne pas passer par 36 détours pour aborder ce qu’elle veut aborder. Très bien, autant faire avec, alors.

« Oulà, ce n’est pas complètement fait, encore. Une amie m’a inscrit et on dirait que mon profil les intéresse, j’ai déjà eu un entretien en visio avec eux… 
- C’est sur TS1, c’est ça ?
- Oui, une émission sur la coordination.  »

Elle écoute en inclinant légèrement la tête, ses yeux allant de ce de Santiago au bois du bureau qui les sépare. Elle semble réfléchir.

« Tu t’y connais donc, en coordination pokémon ?
- … Je ne suis pas forcément expert mais… oui. J’aime ça et cette émission me motive bien. 
- The Artist… tu penses pouvoir gagner ?
- Si je suis retenu, je vais tout faire pour, oui.  »

À nouveau un signe d’acquiescement. Ces mots semblent lui plaire.

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Suite de ce topic.
(546 mots)

MODÉRATION.
Apparition d'un pokémon sauvage.

Pendant plusieurs secondes, le silence. Santiago en profite pour examiner la pièce. Il peut compter sur les doigts des deux mains le nombre de fois où il s’est retrouvé ici. C’est un bureau décoré avec goût, plusieurs tableaux mais rien de trop tape-à-l’œil. Il s’agit plutôt d’œuvres abstraites. Un œil aguerri saura en reconnaître la valeur. Un œil novice n’en retiendra pas grand-chose. Santiago n’est pas expert, mais dans le lot il reconnaît l’œuvre d’un artiste underground d’Alola, Keith G. Il examine avec attention l’entrelacs de couleurs, par-dessus un collage qui donne de la texture au tout.

Il doit être perdu dans ses pensées car la voix de Safia s’élève soudainement dans une question :

« Tu apprécies ?
- Hm ?
- Ce tableau...
- Le Keith ? Oui, j’aime bien. »

Se rend-il compte qu’il gagne un point, dans sa capacité à citer directement l’artiste ? Pas forcément, mais ses yeux glissent désormais sur le visage de la boss, qui le détaille avec attention. Elle replonge dans un court instant de silence, avant de reprendre la parole.

« Si tu penses pouvoir gagner, nous allons t’aider. »

Le Lucci ne comprend pas de suite ce qu’elle entend par là. L’interrogation doit se lire sur son visage, car Safia précise : « J’entends par là, si tu intègres l’émission, faire en sorte que tu marques les esprits. Tu as de l’allure, tu as du goût – un geste de la tête en acquiescement – et je pense que tu peux être un étendard. » Santiago ne sait pas bien s’il doit se sentir flatté ou offensé.

« Je suis capable de gagner et marquer les esprits de moi-même. »

Cela la fait sourire. « Je n’en doute pas, mais vas-tu réellement refuser ma proposition, Santiago ? Je peux t’intégrer dans le monde. Faire de toi une étoile montante.»

Cette fois, c’est lui qui reste un instant silencieux. Il sait de quel « monde » elle parle. Celui qui fait qu’elle est de ce côté du bureau, et lui de l’autre. Ce monde dans lequel on sait porter des tailleurs sur mesure et des boucles d’oreilles en or, qui brillent pile ce qu’il faut. Un monde dans lequel, peut-être, il pourrait faire son chemin. Qui croit-il berner ? Il n’a pas rejoint les Flare pour des aspirations altruistes. Il aime le beau, le clinquant, le brillant. Les tenues et les chaussures chères. Mais tout cela est au-dessus de ce que son salaire de serveur lui permet de s’acheter…

C’est aussi pour cela qu’il s’est assez facilement laissé séduire par la perspective de participer à cette émission. S’il s’en sort bien, il pourra être reconnu. Il pourra briller.

« … J’accepte. Qu’est-ce que tu as en tête ?
- Tu verras. »

Elle a un sourire en coin. Ils discutent pendant quelques minutes encore avant qu’elle ne précise : « Reviens demain, j'ai quelqu'un à te présenter. »

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(487 mots)

MODÉRATION.

Fuite.:

Il n’a pas eu besoin d’une bien longue introspection pour accepter la proposition de Safia. Il serait bien bête de refuser. Ce monde, dont elle parle, on ne peut quasiment jamais y rentrer de soi-même. Il faut être introduit, présenté, adoubé, presque. Il faut quelqu’un pour tenir la porte et si cela doit être Safia Terzi, cela lui va tout à fait, au Lucci. Elle doit l’avoir compris et maintient son sourire, tandis que Santiago ne peut contenir l’éclat dans ses yeux.

Tout ce qui se passe présentement est dingue. Pouvoir intégrer une émission de télé sur la coordination et, avant ça, pouvoir se mettre dans les petits papiers de sa boss, servir d’étendard, comme elle dit… cela l’intrigue et l’excite tout autant.

A-t-il conscience qu’il ne sait pas bien ce qu’elle entend par là, quand elle parle « d’étendard » ? … Nop. Il n’a pas demandé. Il ne s’interroge même pas. Il verra bien.

Et si la curiosité le gagne quand elle l’invite à revenir le lendemain, il n’en dit rien non plus. Il sait que Safia préfère les gens qui ne s’épanchent pas plus que de raison (sans doute est-ce pour ça qu’elle a épousé Hasim, d’ailleurs). Alors il acquiesce de la tête.

« Très bien. » Il comprend sans mal que c’est le moment de s’en aller.

« À demain, alors.
- À demain, Santiago. »

Une fois la porte du bureau refermée derrière lui, il s’arrête un instant, prend une grande inspiration et presse le pas. Il faut qu’il sorte de là. Il passe par des couloirs qu’il connaît assez bien jusqu’à se retrouver à l’extérieur, par la sortie arrière du bâtiment Covart.

Une fois dehors, c’est comme s’il manquait d’air et il en reprend une grande bouffée. « Bordel mais c’était quoi ça ?! » En vrai, il ne saisit pas tout, il a juste retenu l’essentiel : il faut – non – il doit participer à l’émission. Il faut absolument qu’il y parvienne. Et surtout… il a retenu l’attention de Safia. Elle veut lui présenter quelqu’un !

Bon sang.

Il ne sait ni les tenants ni les aboutissants de tout ça. Il ne sait pas non plus si la prog de TS1 va le rappeler (même s’il a eu un bon feeling) … la seule certitude, c’est que plein de choses excitantes se placent sur sa route. Il faut qu’il en soit à la hauteur ! Et il ne se détournera pas. Ah ça non.

Il marche pendant plusieurs minutes, plein de choses se bousculant dans sa tête. The Artist, Astrid, Safia, l’avenir aussi. C’est souvent qu’il songe à l’avenir, bien sûr, s’imaginant auréolé de gloire, son saxo contre lui, les gens applaudissant à tout rompre. C’est souvent, mais les aspirations retombent parfois quand il doit servir, comme chaque soir, derrière le comptoir du Flamingo. Ce n’est pas qu’il n’aime pas sa vie, hein, mais à 26 ans, c’est vrai qu’il se prend à rêver d’autres choses, parfois.

A lui peut-être de faire en sorte que le chemin devienne tout autre. Comme on dit, les choses ne tombent pas du ciel, après tout… s’il est réellement pris à The Artist, il faudra qu’il remercie Astrid. C’est elle qui a eu cette idée folle.

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(538 mots)

MODÉRATION.
Apparition d'un pokémon sauvage.

Le lendemain, au réveil, tout se bouscule toujours autant dans sa tête. Hier soir, il a bossé, non sans s’imaginer plus d’une fois ailleurs. Il aime être barman, il aime servir les gens et s’amuser de l’ambiance festive du Flamingo, mais il est vrai que des fois il aimerait être de l’autre côté. Être de ceux qui retiennent l’attention, attirent les regards, autrement que parce qu’il est celui par qui « naissent » les saints cocktails.

Aujourd’hui, il sort de son lit avec l’énergie d’une pile électrique. Il a la sensation que ça va être une bonne journée. Après tout, il doit retourner auprès de Safia. Il se demande ce qu’elle a prévu pour lui et, curieusement, il lui fait confiance. S’il a rejoint la faction, à sa petite échelle, c’est aussi parce qu’il se retrouve dans ce que dégage la Herzi. Être grâce et détermination, elle est probablement celle la plus à même d’arriver à ses fins et de l’aider sur cette voie de la « gloire » qu’il rêverait tant d’atteindre. Bon, peut-être qu'il ne devrait pas s'emballer autant, se faire une montagne de ce qui se passe avant que les choses soient réellement concrètes, seulement... Safia a des contacts, elle a le réseau, elle a la classe naturelle et le port altier. Elle et son mari incarne le couple le plus glamour qui soi (selon lui), loin de la surmédiatisation crasse de certaines stars.

(Enfin… Santiago n’est pas le mieux placé pour juger. Il ne compte plus le nombre de soirées passées avec Astrid, magazines devant eux, à décortiquer toutes les news plus ou moins absurdes, trash ou « dramatique » du moment. Machin couche avec bidule, truc a dit des choses sur tuchmuch. De quoi alimenter les ragots et parfois, renchérir sur les conversations de comptoir au Flamingo. Mais cette médiatisation là, elle n’a rien de chic, elle n’a rien de classe. C’est plutôt un jeu pour quiconque lit ces magazines people. Y’a-t-il réellement des gens qui prennent ça au sérieux ?!)

Devant le miroir, il prend le temps. Il veut faire bonne impression, montrer qu’il ne part pas de zéro, qu’il a lui-même ses petites connaissances, sur la mode et le style. Car il ne faut pas s’y tromper, Santiago aime être bien habillé. Il aime qu’on le remarque et laisser sous-entendre qu’il n’est pas comme tout le monde, dusse-t-il mettre tout son salaire dans une chemise de marque et manger des nouilles tout le reste du moi. Bon, s’il peut faire en sorte de trouver une petite ristourne sur un pantalon de créature, une réduction sur une paire de sneakers dernier cri, il s’en plaint pas, mais il n’ira pas le crier sur les toits.

Un petit peu de gel dans ses boucles brunes, une dernière vérification qu’il n’a rien de coincé entre les dents et le voilà qui sort de chez lui, et grimpe sur son vélo. Il a du temps devant lui alors il profite du soleil matinal pour faire un petit tour par le port, profitant de l’air vivifiant des berges. Cela va être une bonne journée, il en est convaincu, et que personne ne vienne lui dire le contraire !

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(537 mots)

MODÉRATION.

Fuite.:

Puisqu’il a fait un détour, il lui faut une bonne vingtaine de minutes avant de finalement attacher son vélo dans la cour arrière de Covart. Il ne sait pas bien à quelle sauce il va être mangé, ni combien de temps il va être pris, mais cela ne l’inquiète guère. C’est d’un pas déterminé qu’il traverse la porte principale et reprend le chemin emprunté la veille. Même s’il ne lui a jamais autant parlé en si peu de temps, il fait confiance en Safia. Elle a quelque chose en tête et il sent que cela peut lui être favorable.

Il se dit cela tandis qu’il débouche sur une autre pièce, et remarque distraitement la présence de Linus. « Hé, Linus, bonjour. » L’optimisme de Santiago lui fait pousser des ailes. Linus n’est pas du genre commode, ni particulièrement sociable. De là où il est installé, il relève la tête et jette sur le Lucci un regard torve.

« Lucci. Qu’est-ce tu veux ?
- Rien de particulier, je viens voir Safia.
- … ? Et elle est au courant ? Tu n’as pas à la…
- C’est elle qui m’a invité. »

Ce n’est visiblement pas la réponse à laquelle s’attendait le lieutenant, car il fronce les sourcils en s’interrompant. Il n’a pas l’air informé non plus et scrute Santiago comme pour comprendre ce qui s’opère dans son dos. Ancien flic corrompu, Linus a la réputation d’être facilement parano sur les bords. Il voit des complots partout. Santiago sent que sa réponse ne plaît pas forcément et n’insiste pas.

« Bon bah… j’y vais, du coup.»

Il sent le regard de l’autre homme qui le suit jusqu’à ce qu’il traverse la pièce et reprenne son chemin. Est-ce qu’il a gaffé ? Il ne pense pas… si ce devait être un secret, Safia l’aurait prévenu, non ? Bah, c’est fait c’est fait, de toute façon. Il n’est pas entré dans les détails et Linus n’est pas plus renseigné. Bon, il y a fort à parier qu’il ira questionner derrière mais ça ne regarde pas Santiago. D’une certaine manière, il n’est pas peu fier de se dire qu’il a un petit secret vis-à-vis de la boss dont l’un des lieutenants n’a pas été informé… C’est chose rare, alors, autant en profiter.

Le voilà donc qui bombe le torse et avance donc de plus belle, jusqu’à la porte du bureau de Safia. Et dire que ça ne fait que quelques heures qu’il le quittait, la veille.

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(410 mots)

MODÉRATION.
Caninos-H utilise CS Eclate-Roc.
Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.