Le ciel grisâtre, les températures frissonnantes, le poids de mon sac qui commence à m’affecter et surtout mes pieds qui me supplient de faire une pause n’était pas exactement les circonstances que j’avais en tête pour mon retour à la maison. Dans ma tête, j’imaginais un beau ciel bleu, une agréable chaleur, moi qui revient gaiment chez maman où nous aurions partagé une bonne tasse de thé pendant que je lui raconte mes aventures. C’était comme ça que les choses auraient dû se passer. Au lieu de cela on dirait que je me rends à l’échafaud tellement mon cœur est lourd. Est-ce que c’est ce temps et cette fatigue qui cause ce sentiment ? Non, je ne pense pas. Ce n’est pas la première fois que je suis fatigué ou qu’il ne fait pas grand soleil durant mon voyage, pourtant je ne me suis jamais senti comme ça. Qu’est-ce qui cloche chez moi ?! Je rentre à la maison, je rentre voir ma mère, j’aime ces choses-là alors pourquoi je suis autant mal à l’idée de revenir ? C’est sûr, il y a définitivement quelque chose qui cloche chez moi.

Non, calme toi Nicholas, il ne faut pas que tu recommences à partir dans tous les sens et à imaginer le pire. Je viens de passer plus d’un an à voyager dans toute la région avec seulement mes pokémons pour compagnie. Du temps seul j’en ai eu plus qu’il en faut pour ruminer des mauvaises pensées. Avec le temps et l’habitude, j’ai appris quelques petites astuces pour me calmer et reprendre le contrôle de mes émotions. Là maintenant ce qu’il faut faire est réfléchir étape par étape pour comprendre la situation. Est-ce que ce qui m’angoisse est de retourner dans ma ville natale ? Oui. Est-ce que ce qui m’angoisse est de revoir ma mère ? Non. Dans ce cas, qu’est-ce qui me cause toutes ces émotions ? J’aime ma ville, il me semble. Donc si ce n’est ni ma ville, ni ma mère, par processus d’élimination la raison de mes angoisses est une chose que je rencontrerais à Floraville. J’y suis presque, je sens que je vais bientôt réussir à résoudre ce problème. Même si c’est frustrant, je sais que si je me retourne suffisamment la cervelle je vais réussir à mettre un nom sur mon malheur. Mais oui ! C’était ça ce que je redoutais de revoir dans ma terre natale ; mes amis.

Quand je suis partie de cet endroit l’année dernière, c’était à l’improviste avec seulement Tarsal et ma mère comme spectateurs. Je n’avais parlé de mon projet de voyage à personne et je n’ai gardé le contact avec aucun d’entre eux. Je n’ai jamais vraiment ressenti de connexion avec les autres jeunes de mon âge, j’avais toujours l’impression de devoir faire un effort pour m’ajuster à leur dynamique. Il n’y avait qu’avec les pokémons que les choses me venaient naturellement, je n’avais pas besoin de me forcer à faire quoi que ce soit ; être moi-même suffisait amplement. C’est pour cela que je suis partie sans dire « au revoir », parce que je pensais que ça n’avait pas vraiment d’importance puisqu’on ne devait pas être très proche. À leurs yeux je ne devais être qu’une simple connaissance, le gars blond un peu bizarre du coin de la rue. Juste une fleur parmi des dizaines d’autres dans le champ.

Donc finalement, est-ce que j’ai peur qu’ils m’en veuillent ? Non, je ne pense pas que ce soit ça. J’ai plutôt l’impression que ce qui m’angoisse est de simplement ne pas savoir comment réagir si je les rencontre. Est-ce que je vais retomber dans la même dynamique inconfortable qu’au début ? Est-ce que la situation va être pire ou bien meilleure ? Ironiquement, je pense que j’arriverais mieux à gérer de l’hostilité que de la bienveillance vis-à-vis de ces personnes. C’est étrange comme façon de penser, tu es le premier à le reconnaître et c’est peut-être révélateur d’une émotion que tu ne t’attendais pas à ressentir au milieu de tout ce fouillis. Peut-être que quelque part en toi tu ressens de la culpabilité pour être partie sans un mot. Peu importe à quel point la profondeur de ta relation avec tes amis, la bonne chose à faire aurait été de les prévenir. Peut-être que je devrais m’excuser si je les croise… On verra bien.
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Riolu utilise CS Eclate-Roc (derniére utilisation 06.07.23)
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Que voulez-vous faire, désormais ?

Je respire profondément par le nez pour essayer de calmer mes nerfs. Malgré mon introspection et ma réalisation sur mes angoisses, ça ne me donne pas plus de contrôle sur elles. Je sais que la seule chose que puisse faire à présent est de me distraire de mes idées noires. C'est pour cela que j'essaye de sentir l'air depuis quelques minutes dans l'espoir de discerner le parfum des fleurs. Ma ville est célèbre pour ses champs remplis de couleurs et le plus souvent on peut la sentir avant même de la voir. Ce n'est malheureusement pas le cas maintenant. Sans doute à cause du mauvais temps. Je sais que c'est stupide, mais ça me démoralise un peu de ne pas pouvoir profiter de cette expérience. Ça me donne l'impression que même ma ville n'a pas envie de m'accueillir. Bravo Nicholas, tu arrives vachement à te distraire de tes angoisses.

Pour ne pas te laisser emporter par tes propres abîmes, tu presses un peu plus le pas. Voilà, je n’ai plus qu’à me concentrer à présent sur mes pieds et les sensations qu’ils me renvoient ; de cette façon je n’aurais plus le temps de penser à des bêtises. Au contraire, je vais penser à des choses agréables pour essayer de me distraire de la douleur que cause cette marche forcée. Quand je serais à la maison, je vais sans doute me préparer un bon thé relaxant avec du miel que j’irais boire assis dans le fauteuil de ma chambre en regardant par la fenêtre. Sans pokémon et sans compagnie, je prendrais un peu de temps pour ne penser à rien par moi-même. Ensuite seulement quand je serais revigoré, je m’occuperais de mes affaires et pokémons. Je prendrais tout le reste de la journée pour m’occuper d’eux et les aider à s’ajuster à la maison de mon enfance. Sans doute qu’il y aura un peu de grabuge parce que j’ai tout de même un certain nombre de compagnons, mais ça devrait aller. Je sais les gérer et ma mère a beaucoup d’expérience avec les pokémons, donc il ne devrait pas y avoir de problème. Oui, ça semble être un bon programme.

Étant de meilleure humeur grâce à la perspective de mon programme, je me dirige au sein de Floraville. C'est une drôle de sensation de revenir ici. Tout y est familier et nouveau à la fois. C'est sans doute parce que j'ai eu l'occasion de voir beaucoup d'autres villes dans la région de Sinnoh et parfois même ailleurs dans le monde qui me fait avoir un regard différent sur cet endroit. Je regarde des bâtiments que j'ai déjà vus des milliers de fois tout au long de ma vie, mais seulement maintenant je remarque certains détails que j'ignorais avant. C'est étrange, je ne m'attendais pas à cela. S'il n'y avait pas le risque de croiser quelqu'un qui me connaît, je pense que j'aurais fait un petit tour de la ville malgré le temps et ma fatigue pour en profiter. Pour l'instant je suis chanceux de n'avoir croisé personne, sans doute qu'il ne faut pas trop pousser.

À mesure que je prends le chemin menant chez ma mère, des souvenirs d’enfance me reviennent en mémoire. Rien de très transcendant, juste des brides venant au hasard de différentes années. Je ne savais même pas que je me souvenais de la moitié des choses qui me reviennent. On dirait que ce chemin agit comme une madeleine de Proust. Je m’en serais bien passé. Il faut vite que j’arrive à la maison avant que tous ces souvenirs qui refont surface n'amènent avec eux des angoisses. Encore quelques rues, un croisement et me voilà mon chez-moi qui est en vue. En plus on dirait bien que Maman est à la porte en train de m’attendre. Même si c’est vrai que je l’ai prévenu que j’arrivais aujourd’hui, je ne sais pas comment elle a fait pour savoir quand attendre dehors. Sans doute un de ces pouvoirs magiques que toutes les mères possèdent. Cependant on dirait qu’elle a décidé de s’accorder au mauvais puisqu’au lieu d’un sourire chaleureux je lui trouve une mine sérieuse sur le visage. On dirait que mon retour à la maison n’allait pas être aussi paisible que je l’aurais cru.
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Fuite:

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'[MOD] Fuite n°2' :

C'est étrange. Je suis chez moi, assis à la table de mon enfance avec une bonne tasse de thé et pourtant je ne suis absolument pas à l'aise. C'est sans doute à cause de ma mère qui me fait face avec une mine sévère pour je ne sais quelle raison. J’ai l’impression d’être retombé en enfance et que je suis sur le point de me faire gronder parce que j’ai fait une bêtise. J’ai beau me remuer les méninges, je n’arrive pas à savoir ce que j’aurais pu faire pour mettre ma mère dans cet état. J’imagine qu’un adulte ouvrirait la bouche pour demander ce qui se passe, mais je n'ose pas. J’ai toujours eu du mal avec les confrontations et un petit voyage autour de Sinnoh n’a visiblement pas arranger les choses.

- Bonjour Nicholas.
- Bonjour Maman, répondis-je nerveusement. Je n’avais même pas remarqué qu’on ne s’était pas salué avant maintenant. Pas sûr que ce soit bon pour la suite. Comment ça va ?
- Ça va bien. Mes journées étaient un peu trop calmes ces derniers temps, heureusement que tu es là pour me donner du travail ; beaucoup de travail.

C’est du sarcasme, n’est-ce pas ? J’en suis presque sûr à cause de son ton et du choix des mots, mais je n’arrive pas à en être certain. C’est quoi tout ce travail dont elle parle ? Ce n’est quand même pas moi et mes pokémons ? J’arrive très bien à m’en sortir sur les routes et pourtant je suis plus fainéant que Maman ! Il ne devrait donc pas y avoir de problème maintenant que nous sommes dans une maison, d’autant plus que je vais l’aider à la tâche. Donc oui, j’ai du mal à comprendre ses paroles.

- Pourquoi beaucoup de travail ? Je me débrouille très bien tout seul, alors à deux ça sera encore plus facile, non ?
- Tu penses ? Dit Maman en prenant une gorgée de thé.

J’étais à deux doigts de répondre jusqu’à ce que mon instinct retienne les mots dans ma gorge. Quelque chose me dit que ce n’étais pas une vraie question et qu’y répondre ne serait qu’enfoncer une porte ouverte. Même si c’est vrai que je ne suis pas le garçon le plus intelligent au monde et que je ne comprends pas tout ce qui se passe, je ne suis pas aussi idiot. Garder le silence est sûrement la chose la plus sensée que je puisse faire en ce moment. Je vais prendre une gorgée de thé et simplement attendre. Ouh, c’est chaud, il faut que je souffle un peu dessus.

- Tu es loin d'être incompétent, Nicholas. Je suis sûr qu’avec tout ce que Kuku et moi t’avons appris, tu n’as pas eu de problème pour t’occuper de ton équipe durant ton voyage. Cependant, là où tu peux te contenter de faire un travail « acceptable » dans la nature, dans cette maison ce n’est même pas le minimum requis. C’est ça la fierté d’un éleveur.
- Je ne veux pas…
- Peu importe ce que tu veux devenir. Si tu as les capacités, mais que tu bâcles le boulot, alors ce n’est qu’une insulte envers ceux qui ont perdu du temps à t’éduquer, lâche ma mère en reprenant un peu de thé.
(540 mots)

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Riolu utilise CS Eclate-Roc (derniére utilisation le 26.09.23)
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Les mots de ma mère me blessent, pourtant je suis incapable d'en rebuter un seul. Plus je les retourne dans ma tête et plus je me rends compte qu'elle a raison. J'ai dû faire des concessions durant mon voyage pour m'occuper de mes pokémons par manque de moyens ou de facilités. Même si je me suis tout de même occupé d'eux correctement, je peux faire un bien meilleur travail avec le bon matériel. Maman a toujours mis un point d'honneur à faire un travail correctement, plus encore quand ça concerne les pokémons. Je comprends du coup ses mots, c'est vrai que j'ai été assez naïf de débarquer sans vraiment lui laisser le temps de se préparer. Elle doit être frustrée de ne pas avoir ce qu'il faut pour faire du bon boulot. Je le comprends sincèrement maintenant et je compatis. En revanche, est-ce que c'était vraiment nécessaire de me le reprocher de cette manière ? Maman sait se montrer pédagogue, donc elle aurait pu m'expliquer les choses d'une façon qui ne me fait pas sentir comme un gosse de dix ans qui a fait une bêtise ; même si c'est un peu vrai.

- J'entends ce que tu dis et je suis désolé de ma naïveté, mais tu n'avais pas besoin de te montrer cruel dans ta manière de dire les choses.
- Cruel ? Tu as cru que je me montrais cruel envers toi ?
- D'accord, c'est peut-être un peu trop de dire que c'était de la cruauté, mais tu aurais pu te montrer plus gentil envers moi.
- Plus gentil…

Après avoir répété mes derniers mots, maman soupire profondément. On croirait que je viens encore de la décevoir. En fait, peut-être que « cruel » était le bon mot pour décrire son comportement. Elle me connaît, elle sait que j'ai tendance à trop penser et à m'imaginer tout et n'importe quoi. Avoir ce genre d'attitude envers moi, utiliser des soupirs et du sarcasme au lieu de clairement m'expliquer ce qu'il ne va pas, c'est presque sadique. Sérieusement, ça en devient presque agaçant. Si c'était n'importe qui d'autre alors j'aurais mis un terme à cette conversation ou bien lui aurait fait remarquer son comportement rude, mais il s'agit de ma mère. Je ne peux pas me réagir de cette façon avec elle, surtout parce que je sais qu'elle ne me veut pas de mal. Cette situation est vraiment frustrante.

- J'ai entendu parler des manigances de Kuku pour te faire reprendre sa pension, lance soudainement Maman en se resservant une tasse de thé.

C'est cette fois à mon tour de soupirer. Il semblerait que je vais avoir encore une fois cette conversation. Oui, cette idée de succéder à Kuku ne me déplaît pas, pour autant je n'ai pas envie de me poser à un endroit si tôt dans ma vie. Malgré ma tendance à angoisser pour un rien, j'ai encore envie de voyager et de voir du pays. Sinnoh c'est fait, donc sans doute que j'irai explorer une autre région. Même si je ne suis pas encore fixé sur la destination, c'est évident que ce mode de vie ne colle pas avec celui d'un éleveur. Je réserverais cette vocation pour mes vieux jours, à ce moment-là je serais plus disposé à mener ce train de vie.

- Écoute…, commencais-je en me préparant à réfuter ses futurs arguments.
- Je ne suis pas d'accord avec elle, je ne pense pas que tu as ce qu'il faut pour être éleveur.
(615 mots)

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Capture:

D’accord, je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à entendre ça de sa part. Je pensais que Maman allait être du côté de Kuku et essayer de me convaincre de reprendre sa pension, mais on dirait bien que je me suis trompé. Sans doute que je devrais être content d’échapper à cette conversation, mais étonnement ce n’est pas le cas. Entendre que ma propre mère pense que je n’ai pas ce qu’il faut pour être éleveur, ça touche une corde sensible en moi et ça m’énerve un peu. En même temps ce n’est jamais agréable de s’entendre dire qu’on est incompétent dans un domaine qu’on pensait maîtriser. Une seconde, il n’y aurait pas un petit problème ? Maintenant que j’y repense, Maman semble se contredire dans ce qu’elle dit. D’un côté elle me trouve compétent en matière de pokémon et de l’autre elle dit que je n’ai pas ce qu’il faut pour être éleveur. Je n’arrive pas à comprendre sa logique.

- Ah, m’exclamais-je soudainement après avoir compris. C’est de la psychologie inversée, c’est ça ?
- Non Nicholas, je n’essaye pas de te manipuler. Je pense sincèrement que la vie d’éleveur n’est pas faite pour toi.
- Ce n’est pas logique ! Tu sais que je suis très doué pour m’occuper des pokémons !
- C’est vrai.
- Alors… Aucun mot ne sort de ma gorge. Je n’arrive tout simplement plus à suivre le fil de cette conversation. Pourquoi ?!
- Parce que tu as cru que je me montrais cruel il y a quelques instants.

Quoi ? Qu’est-ce que ça vient faire là ? Plus ma mère parle et moins je comprends ce qu’elle raconte. Cette situation me semble tellement irréelle. De tous, je n’aurais jamais cru qu’elle ne serait pas mon allié. C’est à croire que ce n’est pas elle que j’ai en face de moi mais plutôt les petites voix dans ma tête qui me font douter de tout.

- Cesse de te tracasser l’esprit, Nicholas. Tu vas finir par avoir des rides avant moi avec toutes ces ruminations qui se lisent sur ton visage.
- À cause de qui j’ai toutes ces pensées ? Si tu veux que je me calme, alors il me faut des explications.
- C’est très simple, Nicholas. Si tu veux qu’une fleur éclose correctement, tu dois non seulement lui donner de l’eau, mais également la tailler pour qu’elle pousse sans problème. C’est un des plus vieux principes du monde, le bâton et la carotte ; bien que dans cette métaphore c’est davantage l’arrosoir et le ciseau. Le fait est que tu sais te montrer très affectueux envers les pokémons et ils le sentent. Malheureusement, tu es incapable de te montrer ferme envers eux et ils le sentent aussi. C’est un défaut qu’un éleveur ne peut pas avoir. Cette vocation peut parfois être dangereuse, Nicholas. Kuku a assez de cicatrices pour le prouver une centaine de fois.

Après ces derniers mots, ma mère finit sa tasse d’une traite et se lève. Tout en enfilant une veste, elle m’annonce qu’elle sort chercher quelques petites choses qui lui manquent étant donné qu’elle n’était pas prête à recevoir toute ma compagnie et m’enjoint de méditer sur ce qu’elle venait de dire. Après ça, elle partit.
(527 mots)

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Riolu utilise CS Force (dernière utilisation 04.02.23)
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Contrairement aux recommandations de ma mère, je ne médite pas sur la conversation que nous venons d’avoir. À la place je reste assis, à regarder mon thé refroidir pendant que j’essaye de comprendre ce qui venait de se passer. Impossible, je n’arrive pas à aligner correctement deux pensées. J’ai envie de faire une sieste. Plus que physiquement, c’est mentalement que je suis à bout. Entre cette conversation surréaliste avec ma mère, les questionnements sur ma propre personnalité qu’elle a soulevés et mon anxiété sociale avant d’arriver en ville de croiser des amis d’enfance, je suis complétement à bout. Je n’ai jamais eu une volonté très forte et je le ressens encore plus aujourd’hui.

De petits tiraillements au niveau de ma jambe attirent mon attention et me sortent de mes pensées. Il s’agit de Tarsal. Ah, c’est vrai que je l’avais laissé sortir de sa pokéball une fois à la maison, quand je croyais encore que je pouvais me détendre. Il doit s’inquiéter pour moi à cause de mon état émotionnel. C’est quoi d’ailleurs, mon état émotionnel ? Je n’en sais rien, je n’ai même pas la force de faire le tri parmi ce que je ressens. Je vois en compagnie de Tarsal d’autre de mes pokémons qui l’accompagne. C’est vrai que ce n’est pas le seul que j’ai laissé sortir. Ah, c’est vrai, il faut que je m’occupe d’eux. Sans doute que la sieste devra attendre.

La suite des événements est assez misérable. Comme je n’arrive pas à me concentrer sur ce que je fais, j’agis comme si j’étais en pilote automatique. Toiletter mes pokémons, les nourrir, s’assurer qu’ils n’ont aucun problème, je fais toutes ces tâches avec lenteur et apathie. Je commets même quelques erreurs à cause de cette attitude, ce qui me cause finalement plus de travail. Personne ne sort gagnant de cette situation. Mes pokémons n’ont pas passé un bon moment à me voir comme ça, je l’ai bien réalisé, mais je n’avais pas la force de faire autrement. Dans un monde idéal, j’aurais pris le temps de me reposer ou de me changer les idées, pour avoir le temps de digérer les événements d’aujourd’hui. J’aurais ensuite passé un moment privilégié en compagnie de mon équipe car j’aurais pris plaisir à m’occuper d’eux et eux seraient également contents de me voir épanoui. Si seulement la réalité pouvait ressembler à cela. Si seulement je pouvais être le genre de personne qui sait comment prendre soin de soi-même. Mais voilà, je ne suis pas quelqu’un comme ça. Je suis faible et sans volonté. Je sais que si j’avais un moment pour moi-même au détriment de mes pokémon, je ne me le serais jamais pardonné. Mon esprit reposé n’aurait servi qu’à me tourmenter avec la culpabilité d’être aussi égoïste, d’avoir osé penser à mon bien-être avant quelqu’un d’autre qui en avait plus besoin.

J’en ai marre, je n’en peux plus. Même si j’arrive à reconnaître que ce genre de pensée n’arrive qu’à cause de mon esprit fatigué, je n’arrive pas à changer de musique. Mon cerveau est comme un disque rayé qui ne cesse de jouer les mêmes notes discordantes. Il n’y a qu’une façon de remédier à ce problème ; il faut éteindre et rallumer l’appareil. On dirait que je vais enfin pouvoir m’accorder cette sieste que je désirais tant. Est-ce que j’ai bien fait tout ce que j’avais à faire avant ? Peut-être, je n’en sais rien, je ne sais plus. Je suis au bout de la corde, j’ai l’impression que je pourrais éclater en sanglots sans raison si on en demande plus de moi. J’ai vraiment besoin de me calmer.
(605 mots)

Fuite:

Le membre 'Nicholas Dyze' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'[MOD] Fuite n°2' :

Un chatouillement au bout de mon nez me tire doucement des bras de Morphée. J'émerge complètement en utilisant ma main pour me le gratter. En faisant cela, je rencontre une surface chaude et duveteuse que je ne peux m'empêcher de caresser. Cette stimulation tactile réactive à merveille les connexions de mon cerveau et me permet de comprendre la situation. La chose toute douce que je suis en train de caresser est le ventre de Goupix ; c'était sans doute aussi cela qui me chatouillait le nez et qui m'a réveillé. J'ai dû faire de sacrer pirouette pendant mon sommeil pour finir avec le museau dans le ventre de mon pokémon. Au moins cela a fait un éveil agréable.

Cette sieste m'a vraiment fait du bien. Même si mon corps n'est pas au meilleur de sa forme, mon esprit semble beaucoup moins encombré. Je n'ai pas oublié la conversation que j'ai eu plus tôt avec maman, mais j'ai l'impression d'avoir digéré suffisamment de mes émotions pour pouvoir à nouveau penser sereinement. Quant à mes muscles engourdis, un peu d'étirements devraient suffire.

Après quelques exercices physiques en compagnie de Goupix et Tarsal qui m'avaient accompagné dans ma sieste, nous sommes tous fin prêt à continuer cette journée. Mine de rien, même si cette sieste était nécessaire, elle était totalement improvisée et je n'ai pas vraiment pris les précautions nécessaires avant d'aller au lit. Bien que je ne doute pas des bonnes intentions de mes pokémons, je sais que les choses peuvent rapidement devenir chaotiques quand on laisse trop longtemps des individus ensemble dans un lieu clos. La maison de ma mère est loin d'être petite, mais on perd rapidement de l'espace quand on a presque une dizaine de pokémon en liberté. Il va falloir prendre mes responsabilités et m'occuper de mon petit monde avant de faire autre chose. J'espère juste qu'ils n'ont rien cassé pendant que je faisais un somme.

Heureusement pour moi, il n'y a pas eu de désastre pendant mon dodo. Il y a tout de même un peu de bazar qui était sans doute inévitable, mais rien qu'un petit coup d'aspirateur peut régler. Pendant que je m'occupe de ces tâches et de mes pokémons, je me dis que c'est peut-être une sorte de bénédiction. J'ai tellement fait ce genre de choses que maintenant j'agis surtout par automatisme et j'ai l'impression de pouvoir réfléchir à des choses plus clairement que d'habitude. On dirait presque une sorte de méditation ; c'est assez agréable.

J'ai repensé aux remarques de maman et ce qu'il s'est passé il y a quelques instants m'a permis d'y voir un peu plus clair. Mes pokémons n'ont pas fait d'énormes bêtises pendant que je dormais, mais si ça avait été le cas, je sais très bien comment j'aurais réagi. Je n'aurais pensé qu'à résoudre le problème et à angoisser en imaginant la réaction de ma mère. Peut-être que j'aurais un peu grondé les responsables si l'idée me traverse l'esprit, mais ce ne serait pas mon premier réflexe. Je me dirais qu'il s'agissait simplement d'un accident et que ce serait cruel de faire la leçon à des pokémons qui n'ont pas eu de mauvaises intentions. J'aurais glissé le problème sous le tapis sans m'en rendre compte et la situation se serait sûrement reproduite à l'avenir. Je vois bien la différence avec la façon de faire de ma mère. J'ai plusieurs souvenirs cuisants de punitions et réprimandes après avoir fait une bêtise. C'était loin d'être des expériences agréables, mais au moins le message était passé et j'ai changé de comportement. Je ne sais pas si je pourrais agir de la même façon envers mes pokémons. Même si j'en comprends objectivement l'utilité, ce genre d'attitude me parait toujours aussi cruel. Visiblement, je ne suis pas fait pour l'éducation et, comme maman le pense, peut-être pas fait pour l'élevage non plus.
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HRP:

Riolu utilise CS Eclate-Roc (dernière utilisation 15.12.23)
Apparition d'un pokémon de la route + utilisation d'un Pokébloc Violet (2 -> 1) + utilisation de deux Pomme d'Or (8 -> 6)

Riolu éclate un rocher et trouve un lait meumeu !

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Wow, un Tiplouf niv.15 apparaît !

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Que voulez-vous faire ?

Non, stop. Je vois bien ce qui est en train de se passer, je recommence à penser des choses négatives sur moi-même. Peu importe la véracité de ce genre de réflexions, ce n'est jamais sain de se déprécier mentalement. Je l'ai suffisamment fait pour savoir que jamais rien de productif en ressort. Ce genre de pensées ne sont jamais des perles de sagesses, plutôt des boules puantes d'anxiété. Il faut que je me change les idées.

Je ne suis pas assez fatigué pour refaire une sieste et je viens de finir de faire le ménage. Je pourrais toujours jouer avec mes pokémons ou bien faire une session toilettage. C'est tentant, mais j'ai déjà fait ce genre de choses tellement de fois sur les routes. Maintenant que je suis de retour chez moi, peut-être que je devrais essayer quelque chose de différent ? J'imagine que c'est le plus logique si je veux efficacement me changer les idées.

Après un coup d'œil à l'horloge, je remarque qu'il reste encore quelques heures de soleil. La perspective d'une promenade devient de plus en plus tentante malgré moi. Je n'oublie pas toute l'anxiété et le stress que je ressentais à mon arrivée en ville, mais tu as terriblement envie de prendre l'air en profitant des dernières lueurs du jour. Tu sens déjà venir les pensées parasites qui veulent te faire changer d'avis en te faisait imaginer le pire, mais tu ne vas pas remettre le doigt dans cet engrenage infernal. Tout va bien se passer, tu vas juste faire un tour pour te dégourdir les jambes et t'aérer l'esprit puis rentrer à la maison. Rien de mal ne va arriver. Au lieu de penser au pire, imagine que la chose la plus improbable arrive à la place ; que tout se passe bien.

Après avoir donné de réelles instructions à tes pokémons pour qu'ils soient sages et avoir fermé la porte à clef, je me mets à marcher dans une direction au hasard. Ça ne fait pas si longtemps que je suis parti de cet endroit, quasiment un an, et pourtant tout me semble si nostalgique. C'est une drôle de sensation comment Floraville est exactement la même que dans tes souvenirs et tout à fait différent à la fois. Finalement peut-être que je suis parti plus longtemps que je ne l'ai cru. C'est parfois compliqué de garder une bonne notion du temps quand on est constamment entouré de pokémons. Sur cette note, je remarque que c'est la première fois en une année que je suis réellement tout seul. Ce sentiment-là n'est clairement pas agréable. Malgré tous mes doutes sur mon avenir, la seule chose dont je suis certain est que les pokémons auront une place dans ma vie. La solitude n'est pas ma tasse de thé.

- Hé, je ne rêve pas ?! C'est bien toi, Nicholas ?!

Je retire ce que j'ai pensé, finalement la solitude n'est peut-être pas si mal. Dès que j'ai entendu cette voix dans mon dos, tous les bienfaits de cette promenade ont fait leurs valises. À la place, je sens revenir l'anxiété à mesure que j'essaye de me préparer mentalement à la confrontation qui va suivre.

- Salut Adam, dis-je en me retournant et essayant de sourire le plus naturellement possible. Je suis de retour. Home sweet home, comme on dit, n'est-ce pas ?
(586 mots)

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