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» C'est dans l'Art que l'homme se dépasse définitivement lui-même

Nessa Finnegan

Nessa Finnegan
Eleveur Sinnoh

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Mer 1 Sep - 20:00
C'est dans l'Art que l'homme se dépasse définitivement lui-même
Elite 2 - Prestation
citation issue de Privilèges, Simone de Beauvoir

C’est étrange la manière dont les choses s’enchaînent. Je n’aime pas réfléchir à tout ça, en général, parce que je trouve ça vertigineux. Mais là que je reviens ici, impossible de ne pas comparer avec la dernière fois, impossible de ne pas regarder en arrière. J’ai l’impression de ne pas être vraiment prêt pour me lancer une seconde fois ce défi, peut-être parce que je me dis qu’il est trop tôt. Cela ne fait pas remonter que des bons souvenirs, vu la suite de mon précédent passage. Tout va vite. Normalement, ça me convient, parce que c’est mon truc d’aller à cent à l’heure. Sauf qu’il s’agit là de gros changements, de grosses étapes de ma vie, et de chamboulements dans tous les sens. Donc ce moment de flottement, cette phase d’entre-deux est super bizarre à vivre. Mais ça m’a semblé être le meilleur moment pour me lancer ce challenge. Mon premier défi a marqué la fin d’un cycle, il a débouché sur cette transition. Je trouve que ça fait sens de clore cette phase de transition avec un second défi. D’où le fait que je sois là aujourd’hui, en fait.

Une fois cette étape passée, j’ai mon programme en tête : solliciter TJ et son équipe pour m’entraîner à fond et passer le concours d’entrée du Polygone. Encore faut-il que je passe cette étape, parce que ce n’est pas de la gnognotte, mine de rien ! J’en ai trop envie, de me mettre au défi comme ça, rien que pour moi. Je ne vais pas dire que je regrette mon dernier passage – ce serait faux – mais j’aurais préféré avoir des motivations purement intrinsèques. Je suis ici pour me prouver des choses, à moi, et à personne d’autre, hormis mes pokémons. C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai prévenu personne d’humain de cette décision. Personne ne sait que je suis ici aujourd’hui. Et je dois avouer que ça me plait, ce côté cachotier. De toute façon, dès que mon inscription sera faite et qu’une date sera fixée, l’information sera annoncée officiellement, et là, une bonne partie de la planète le saura. Donc bon. C’est plus fun d’en faire la surprise : personne ne m’attend. J’adore apparaître là où personne ne s’attend à ce que je débarque. Mon petit plaisir pas coupable du tout !

Je m’avance donc vers l’accueil et surtout me rends compte d’à quel point tout ceci reste impressionnant. Je pensais que revenir ici serait une formalité, que je ne sentirai pas la pression que j’avais la première fois. Que nenni ! Certes j’ai l’avantage de connaître le lieu, la démarche, de savoir ce que je dois faire et dire pour m’inscrire, mais ça ne fait pas disparaître l’ampleur de ce que je viens faire ici comme par magie. Loin de là. Je suis déjà passé par ici, ça s’est bien passé pour moi, ça veut dire que les gens auront des attentes, que je dois montrer que je suis encore au niveau, que je suis même meilleur qu’avant. Je suis en partie rassuré, en partie pas serein. Trop bizarre. Une fois de plus, heureusement que Spyros est là pour m’accompagner. Je suis un grand garçon, j’aurais pu venir ici tout seul, sans lui, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Sauf qu’on parle de mon acolyte de presque toujours, du pokémon avec lequel j’ai débuté mon aventure, j’ai débuté sur les planches, qui m’a suivi dans absolument tous mes projets avec la même ferveur. S’il y en a bien un qui doit ramener ses fesses ici avec moi, c’est lui.

Et pourtant, j’aurais presque préféré qu’il reste à la maison, que ce soit chez mes parents, chez moi, ou à la pension. Le Lucario ne compte pas ses heures à l’entraînement, malgré les recommandations du vétérinaire, malgré ce que je peux lui dire. Il doit se reposer davantage, mais il fait comme si de rien n’était. Et je sais que ça l’épuise et que ça pèse sur lui. Je le ressens. Je pourrais être sévère, mais je n’en ai pas le cœur. De toute façon, Spyros ne m’écouterait probablement pas. Il a assez mal vécu le fait de ne pas avoir été suffisamment prêt pour intégrer mon équipe de combat la première fois, et il tient à sa place aujourd’hui, et il tient d’autant plus à montrer qu’il la mérite aujourd’hui. Je ne parviendrai pas à lui faire entendre raison à ce sujet, alors j’essaie de le ménager de manière plus détournée, pour ne pas qu’il s’en rende compte. C’est d’ailleurs ce que je fais, en l’ayant avec moi ici. Pendant ce temps-là, il ne fait pas d’effort, il se contente de marcher avec moi, discuter à l’occasion, bien qu’il ne soit toujours pas bavard. Là, j’ai ses encouragements. Je suppose qu’il a dû sentir la nervosité monter.

Ça reste un truc super important, cette institution. Elle est représentée par les meilleurs de la discipline, la crème de la crème. Ce n’est pas le premier venu qui peut se mesurer à eux, et je ne tiens pas à passer pour le premier venu. Je sais que ma manière de faire donne l’impression inverse, que je débarque en permanence en touriste – il faut avouer que c’est généralement le cas – mais ce n’est pas le cas. Pas ici. Je ne franchirais pas cette porte si je ne pensais pas être à la hauteur du défi que je me lance. Oui, ça fait peur, mais j’ai les épaules pour ça, et mon équipe aussi. Je pense qu’on a prouvé qu’on en était capable par les différents entraînements que nous nous sommes autorisés sans qu’ils soient pour autant nécessaires pour nous permettre de venir ici. Techniquement, j’aurais même pu venir plus tôt, c’est sans doute ça, le pire dans l’histoire. Enfin, je dis qu’on peut y parvenir, mais la vérité, c’est juste que je pense qu’on peut y parvenir. Il est toujours possible qu’on se foire, je n’ai ni garantie, ni certitude. Et pourtant, je suis confiant. Peut-être parce que c’est dans ma nature d’éternel optimiste de ne pas voir l’obscurité du tunnel, mais simplement la lumière au bout. Je sais que ça va être chaud, que je vais en chier, mais qu’est-ce que je vais kiffer être en galère ! J’ai un ADN de galérien, plus le combat est rude, plus j’en bave et plus je prends de plaisir à la tâche. Où est l’intérêt si c’est facile ? C’est aussi pour ça que j’ai cette appétence pour la discipline, au moins autant que d’attrait pour ce lieu de challenge. On est en permanence sur un fil, on peut être excellent et livrer un travail qui ne correspond pas aux attentes. C’est un danger permanent, on n’est jamais à l’abri d’un échec. J’aime ça, j’aime cette adrénaline qui nous force à rester sur nos gardes, qui ne nous laisse pas d’autre choix que de donner le meilleur de nous-mêmes. Voilà pourquoi j’en parle avec autant de passion.

Enfin bref. Il y a un moment, il faut que j’arrête de m’emballer comme ça. Malgré l’ardeur que j’ai pour le sujet. Genre là que je suis devant l’accueil et que l’hôtesse me regarde en attendant que je lui dise pourquoi je suis planté devant elle. Je crois que ça serait pas mal, ouais.

NESSA ~ « Bonjour, je souhaiterais m’inscrire pour une Elite 2. »



HRP:


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Calypso Kanaloa

Calypso Kanaloa
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Dim 26 Sep - 22:57
COUCOU !

C'est pas vrai on t'a pas oublié non non je ne vois pas de quoi tu parles ! O:

A vous de jouer ! (Yuuuuugiiioooh) Vous devez nous donner un chiffre entre 1 et 4 !

Un chiffre entier, des décimales vaudraient une disqualification immédiate. Les règles sont très dures.


Merci à Elisa A. Kanes pour l'avatar. (:
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Nessa Finnegan

Nessa Finnegan
Eleveur Sinnoh

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Mar 28 Sep - 16:38
C'est une honte, je suis indigné. (oui oui tutafeh)

Comme on dit, dura lex sed lex. Mais j'vais quand même choisir... 1,00. :x


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Li W. Chi

Li W. Chi
Ex-Champion

C-GEAR
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Dim 14 Nov - 15:18
« Je me sens ému et prêt à soupirer,
Mais je me verse encore à boire ;
Je chante à haute voix jusqu’à ce que la lune brille,
Et à l’heure où finissent mes chants, je suis serein
. »

Un fin sourire dansa sur le visage du jeune Chi, lorsqu’il parvient à la fin du poème. Même s’il connaissait ses textes par cœur à force de les avoir lus, il avait l’impression de découvrir à chaque fois une nouvelle subtilité, un nouveau message derrière les mots. Une étrange douceur aussi, malgré les thèmes souvent évoqués tel que l’amour, ou tout simplement l’alcool. En tous les cas, il comprenait facilement pourquoi l’auteur était le préféré de son père.

« Tu lis quoi ? » Nathan devait s’ennuyer durant le vol. De ce que Li pouvait voir, le film qu’il était en train de visionner annonçait le générique de fin. Le plus jeune regarda son ami s’étirer longuement avant de lui montrer la page de garde de son livre. « "Écoutez là-bas, sous les rayons de la lune…" Tu lis des drôles de trucs. » Le champion ne manqua pas de sourire. Ce n’était pas vraiment étonnant comme remarque, venant de son agent. « Ah mais attend… Li Bai ? Le mec a le même prénom que toi. » Cette fois-ci, ce fut un rire bien plus franc qui passa les lèvres du rouquin. « Quel hasard, n’est-ce pas ? » Son ami ne tarde pas à rire à son tour, son regard trahissant néanmoins son incompréhension. Il n’était pas habitué à ce que Li se permette de faire lui aussi des blagues… Mais ce n’était pas pour lui déplaire, loin de là. « C’était un libre penseur, Li Bai. Et c’est aussi l’auteur préféré de mon père donc… Oui, mon prénom vient de ce poète. » « Aaaah ok ! Je me disais bien que tes parents n’étaient pas du genre à faire des jeux de mots pourris avec le prénom de leurs enfants. » C’était comme si une lumière venait soudainement de s’illuminer dans l’esprit de l’agent. Li lui, continuait de rire.

« Non, certainement pas. Surtout venant de mon père… Mais il n’était pas du genre non plus à laisser un fruit se mettre au travers du prénom qu’il voulait me donner. » Nouvelle hilarité. « Mais c’est pour ça, j’imagine, que ma mère a rajouté Wei derrière. Pour… Éviter les moqueries des autres. » « Ça a vraiment fonctionné ? » « Pas du tout. Je reçois régulièrement des colis de litchi ou d’alcool à la base de litchi. Faut croire que la blague ne s’arrête jamais. » Il devait avouer qu’au début, il le prenait assez mal. Enfant, bien qu’il fût d’un naturel calme, ce jeu de mots suffisait à le faire sortir de ses gongs. Il se souvenait s’être bagarré avec un de ces camarades de classe qui se montrait particulièrement moqueur vis-à-vis de son nom… Ce qui lui avait attiré quelques ennuis, notamment avec son père.

Mais aujourd’hui, avec la notoriété qui était la sienne, il était difficile de continuer à s’en offusquer. Les médias avaient fini par se lasser de cette « coïncidence » et s’il y avait encore ces détracteurs qui s’amusaient de cela, il n’y portait pas plus attention. Il trouvait que c’était d’une bassesse sans nom et donc, finalement, il était inutile de s’arrêter dessus. Nathan lui demanda s’il pouvait récupérer les bouteilles, sans grande surprise. Li ne buvant pas d’alcool, il était évident qu’il n’y avait pas touché.

« Faudrait quand même que tu goûtes. Il parait que c’est fameux. »
« Je… Tu sais que je n’aime pas le goût du litchi, en fait ? »

Nouveau fou rire.

Mais l’hilarité fut de courte durée, le portable de son agent vibrant et déviant ainsi son intérêt. Le champion était prêt à reprendre sa lecture, jusqu’à ce que Nathan reprenne la parole.

« Ça tombe bien qu’on retourne au QG. On vient d’enregistrer une nouvelle inscription ; Nessa Finnegan. »
« Oh, une deuxième Élite alors ? »
« … Ouais, c’est ça. Comment tu… ? »
« Je connais mon boulot, contrairement à toi. » Petite pique portée par un rire, sans la moindre méchanceté. Il était rare de toute manière, que le jeune Chi se montre incisif.
« Certes, mais t’étais parti de l’Élite quand il a remporté sa première Élite. »
« Et ? » Il le regarda, un brin amusé. « Je n’ai pas quitté ce travail parce que j’étais en froid avec le domaine. Même si j’étais occupé ailleurs, j’ai continué à garder un œil sur ce qui se passait dans le Dôme. »

Nathan acquiesça, un brin pensif tout de même. Il était facile de voir que des paroles menaçaient de passer ses lèvres, mais il s’abstient, de toute évidence. Peut-être craignait-il de vexer son ami, même s’il fallait être sacrément maladroit pour en arriver à ce point. Le rouquin l’observa un temps, avant d’acquiescer à son tour lorsqu’il lui donna l’heure du tirage au sort. Tradition oblige. Même si cela faisait quelques mois désormais qu’il était de retour à l’Élite, il n’avait pas encore eu la chance de faire son grand retour sur les planches. Il devait avouer qu’au fond… Ça lui manquait un peu.


Il fallait croire que cette fois-ci, sa bonne étoile était avec lui. Lorsque son nom sorti, un large sourire étira ses lèvres. Il n’avait pas fait de prestation depuis bien trop longtemps… Et il espérait qu’il ne serait pas trop rouillé. Après s’être concerté avec ses alliés, il fut ravi de constater qu’eux aussi, les planches leur manquaient. Il ne pourrait pas satisfaire leurs envies à chacun – sinon bonjour l’incompréhension sur scène avec plus de sept pokémons différents -, mais il espérait qu’il pourrait offrir un bon moment à deux de ses partenaires, et à lui aussi, par la même occasion.

Maintenant… Le stress venait surtout du jury et du thème qu’il allait leur imposer. Il déplorait toujours que la première rencontre avec le challenger se déroulait à l’annonce de ce dernier, ne leur laissant que peu de temps pour réellement discuter. Il s’était arrangé néanmoins pour venir un petit quart d’heure avant, au cas où le jeune Finnegan aurait des envies de converser avec lui. C’était, à ses yeux, la moindre des politesses. Ils allaient être adversaires, mais en vue du déroulement des prestations, il y avait peu de chance qu’ils se revoient avant qu’elles soient exécutées. Lorsqu’il vit le challenger arriver, il lui offrit un sourire.

« Bienvenue, ou plutôt, rebienvenue, monsieur Finnegan. J’ignore si on vous a informé que pour ce premier tour, je serais votre adversaire. J’espère que ça vous conviendra. Je dois avouer que je suis curieux de vous voir sur scène, après que nos jurys auront pris le soin de nous renseigner sur le thème choisi. »
« Tu ne t’es pas présenté. »
« … Quoi ? »

Évidemment, Nathan se trouvait auprès de lui, se permettant de lui souffler ses mots à l’oreille. Li se montra quelque peu déboussolé, perdant légèrement son assurance, avant de réaliser.

« Oh, pardon ! Je ne me suis effectivement pas présenté. Je suis Li Wei Chi, maitre de l’Élite ! Même si j’imagine que vous savez qui je suis… Et cela même si je ne faisais plus parti de l’Élite lors de votre premier passage. »

Un… Rattrapage un peu foireux, il devait l’avouer. Son visage se retrouvait marqué d’un sourire désolé, espérant que le jeune homme ne serait pas à ponyta sur la politesse. Pourtant, c’était plus le genre du jeune Chi, de l’être… Et il venait de manquer à ses obligations morales.
Zut.


HRP:


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Crédit Avatar : kktm
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Gwenael Somerset

Gwenael Somerset
Ligue

C-GEAR
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Dim 12 Déc - 13:33
Bonjour cher challengeur, bonjour cher champion,

Les membres du Comité ont longuement débattu et sont parvenus à déterminer deux thèmes pour vous affronter. C'est à présent à vous de faire votre choix et de donner le meilleur de vous-mêmes pour espérer l'emporter...

Les deux thèmes qui vous sont proposés sont...
...:

Pour décider du thème, le challenger et notre champion peuvent donc dès à présent se consulter et nous faire part du thème choisi. Comme le challenger aura le dernier mot, ce sera à Nessa d'annoncer le choix du thème le 19 décembre au plus tard.

Vous avez le droit, chacun, à 2 Pokémon et 3 attaques maximum. Vous devrez nous proposer une prestation, comme en concours, dans les règles de l'art de la coordination.

Vous avez très exactement 1 mois à partir du choix du thème pour poster votre prestation, ce qui vous laisse jusqu'au dimanche 16 janvier inclus. Le jury aura ensuite deux semaines pour voter pour sa prestation préférée.

Bonne chance à tous les deux !


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Nessa Finnegan

Nessa Finnegan
Eleveur Sinnoh

C-GEAR
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Lun 20 Déc - 11:58
Je ne pensais pas être plus hypé par ce qui m’attend que la dernière fois. Et pourtant si. J’ai beau éviter tous les excitants possibles – genre là, je suis même en sevrage de sucre ! –, je reste survolté. Nessa Finnegan dans toute sa splendeur, je suppose ? Je ne devrais pas être surpris, mais suis-je surpris d’être surpris ? A priori, oui. Enfin bref. Voilà, c’est la parfaite illustration de moi commençant à partir dans tous les sens. Je dois avouer que ça ne me rassure pas des masses pour la suite de la journée. Mais bon, j’ai connu pire comme état d’excitation ; là ça reste gérable. Je vais rencontrer le maître coordinateur contre qui je serai opposé à la prestation, et on va m’annoncer le thème qui nous aura été attribué. J’ai vraiment trop hâte.

C’est là que je constate la nette différence entre ma première Elite et celle-ci : je suis serein. Pas par excès de confiance, loin de là, mais simplement que la pression de ce qui m’attend se traduit par de l’enthousiasme et un peu d’appréhension. Ça n’a rien à voir avec la nervosité qui pouvait me ronger. J’étais une trust issue (comme on dit à Galar) à moi tout seul. Je ne me sentais pas à ma place, encore petit dans ce monde qu’est la coordination. J’ai gagné un peu plus d’assurance quant à ce que je représente dans cet univers, en espérant dire ça sans donner l’impression que j’ai pris la grosse tête. Je sais bien, ce n’est qu’une Elite 2, je ne suis pas le premier à passer par là, et il est possible que je me foire. Être humble ne veut pas dire se sous-estimer. Bon, bref, c’est pas le propos. Largement moins de stress que la dernière fois, je ne cherche pas à avoir l’image parfaite, à me pointer en étant sur mon trente-et-un, à montrer une sorte de meilleure version de moi-même. Je me rends à l’Elite pour cette annonce du thème en tant que moi-même, Nessa Finnegan, ni plus ni moins. Et ça passe par mon look, pour lequel il ne m’a pas fallu une éternité à chercher et essayer toute ma garde-robe avant de prendre une décision. Là, ça a été simple : un t-shirt blanc, un jean, mes baskets de tous les jours et c’est réglé. Je n’ai même pas pris la peine de mettre des lentilles de contact, je suis parti avec mes lunettes sur le nez. C’est la révélation du thème, c’est à huis-clos, avec le maître coordinateur qui aura été tiré au sort et quelques membres du Comité ; pas besoin d’être une gravure de mode. Je ferai sans doute un effort pour le combat, quand même. Je pense…

✩✩✩✩✩

Oh, maintenant que j’entre carrément dans le QG de l’Elite, l’excitation monte d’un cran. Je suis pire qu’impatient. Je veux trop savoir quel maître coordinateur je vais rencontrer, ou recroiser. Bon, le Masuda, c’est mort, et c’est pas pour me déplaire. Le mister Freeze ne respirait clairement pas le fun, et la différence est flagrante par rapport à l’interaction que j’ai pu avoir avec Calypso Kanaloa. Deux salles deux ambiances, littéralement. Mais là, je suis curieux, il y a des maîtres coordos qui n’étaient pas encore là – je crois – à mon premier passage, ou même des revenants, que j’avais ratés. Je suis hyper curieux, je me retiens de toutes mes forces pour ne pas courir à l’accueil pour dire que c’est bon, je suis là, qu’on peut me conduire là où je dois aller pour tout découvrir. Moi, insupportable ? Noooooooon. Jamais de la vie.

J’entends Spyros soupirer derrière moi. Des fois j’oublie qu’il peut se brancher sur Radio Nesso et capter ce qu’il se passe là-haut. Il y a des moments où je préférerais que ce soit lui qui oublie qu’il peut faire ça. Pour son propre bien, en plus du mien. Après, il est habitué, j’ai l’habitude d’être pour lui une source d’exaspération. Au moins, sur ce point-là, on peut dire qu’on fait la paire. Moi, il me fait râler parce qu’il est trop sérieux, je dirais même rigide. Il l’a toujours été d’ailleurs. L’avantage, c’est qu’on est complémentaires et qu’il me sert de garde-fou, là où je viens pimenter sa vie avec mon activité et mon chaos permanents. Et ça marche super bien, aussi surprenant que ça puisse paraître ! Une vraie histoire d’amitié de fou. On se tape sur le système, mais on sait qu’on peut compter sur l’autre, même si monsieur Spyros ne se l’autorise pas toujours…

SPYROS ~ « D’une, je sais que je peux, c’est que j’estime que je n’en ai pas besoin ; de deux, tu ferais mieux de te concentrer sur ce qui arrive. »

Voilà, mon Lucario dans toute sa splendeur. Même s’il n’a pas tort sur le deuxième point… Il semblerait que ce monsieur marche dans ma direction, je suppose que c’est lui qui va me conduire là où je dois me rendre. Je sens l’excitation monter d’un cran en moi, genre ça arrive, là, maintenant. On y va. Iiiiiiiih, je veux trop savoir contre qui je vais être, quel maître coordo ! Il va falloir que je trouve un truc auquel me raccrocher pour sauver les apparences, sinon je suis foutu.

SPYROS ~ « Tes exercices de respiration devraient pouvoir t’aider. »

Ah ouais, ça ! C’est vrai que j’y pense pas forcément, quand je suis pris dans un tourbillon d’effervescence ; ce qui peut m’arriver assez souvent. Allez, on inspire profondément, et on expire sur la longueur. On fait redescendre ce flux d’énergie envahissant, on apaise le volcan interne qui menace d’entrer en éruption. Je me tiens droit pour marcher, histoire de dégager ma cage thoracique. On avance, jusqu’à cette pièce. Ok, tout se trouve derrière la porte, cette fameuse porte. J’ai beau travailler sur mon souffle, mon cœur se met à la techno. Toujours pareil, boum boum dans les oreilles.

Et là, la porte s’ouvre, j’entre. ET OH MY GOD ! OH MY GOD ! J’échange direct un regard avec Spyros, à défaut de ne rien pouvoir exprimer. Ok. Ne pas entrer en mode « fanboy ultime ». Nessa, concentre-toi. Sois un adulte. Li Wei Chi. Le mec que je voulais devenir quand j’ai commencé la coordination. Il était jeune, genre presque mon âge, et il était déjà maître coordinateur, alors que je me décidais seulement à monter sur les planches d’un dôme pour la première fois. Je l’aime trop. Mon cerveau va surchauffer, mon cœur va exploser. Et je ne peux rien laisser transparaître, ou tout du moins pas beaucoup. Quel enfer ! Comment je suis censé parvenir à contenir tout ça ? Et je vois bien à la tronche de Spyros qu’il est dépité, qu’il ne sait plus quoi faire de moi. Mon aura doit en montrer des choses… Quoi qu’il en soit, nous nous avançons.

LI ~ « Bienvenue, ou plutôt, rebienvenue, monsieur Finnegan. J’ignore si on vous a informé que pour ce premier tour, je serais votre adversaire. J’espère que ça vous conviendra. Je dois avouer que je suis curieux de vous voir sur scène, après que nos jurys auront pris le soin de nous renseigner sur le thème choisi. »

J’étais parti pour répondre, mais l’homme qui se tient tout près du maître coordinateur semble lui glisser un mot à l’oreille. Je ne sais pas qui c’est et ne suis pas en mesure d’entendre, mais je suppose que c’est un gars important. Bref, il doit y avoir un truc, du coup j’attends, parce que c’est sans doute primordial.

LI ~ « Oh, pardon ! Je ne me suis effectivement pas présenté. Je suis Li Wei Chi, maitre de l’Élite ! Même si j’imagine que vous savez qui je suis… Et cela même si je ne faisais plus parti de l’Élite lors de votre premier passage. »

NESSA ~ « Ah oui non, pas d’inquiétude, je sais carrément qui vous êtes ! »

Nickel. On est bien là, on est bien. Il aura suffi d’une phrase pour que je me grille. Trop enthousiaste, absolument pas dans la retenue, trop d’emphase sur la ponctuation. Vraiment le comportement du fanboy de base. Et je te vois Spyros ! Je te vois soupirer et placer ta patte sur ta tête. Respecte-moi un peu, je fais pas exprès…

NESSA ~ « Je… Je pense que ça s’est un peu vu, mais je suis ravi de vous rencontrer. Et je le suis presque d’autant plus de vous faire face en prestation, même si ça reste intimidant. En tout cas, je vais faire de mon mieux pour me montrer à la hauteur de l’occasion. »

Et c’est parti, le moulin à paroles est enclenché. Oskour. J’aurais pas un bouton « arrêt d’urgence » quelque part, par hasard ? C’est un peu une angoisse de me retrouver à ce point dépassé par mon propre enthousiasme. A cet instant précis, j’ai parfaitement conscience de l’effort que ça me demande de me contenir pour ne pas partir en roue libre, pour ne pas laisser éclater ma joie. Bon, si ça se trouve, le thème va me faire un effet douche froide, je vais pas comprendre ce qui m’arrive… Ou alors ça va aggraver mon état de réjouissance extrême. Limite je prie pour la douche froide – même si please no – pour me remettre les idées en place.

MEMBRE DU COMITÉ ~ « Les membres du Comité ont longuement débattu et sont parvenus à déterminer deux thèmes pour vous affronter. C'est à présent à monsieur Finnegan de faire un choix... »

Wait… what ?

MEMBRE DU COMITÉ ~ « Les deux thèmes qui vous sont proposés sont Vous et Mécanisme. Le challenger devra nous avoir indiqué son choix de thème avant de quitter la pièce. »

NESSA ~ « C’est nouveau ? »

Je suis totalement déstabilisé, parce que je ne m’attendais pas à devoir choisir entre deux thèmes, en fait. Je pensais qu’on allait me filer un thème imposé, comme la dernière fois. Je ne sais même pas si c’est moi qui n’ai pas suivi les derniers changements du règlement de l’Elite ou si c’est arrivé juste-là et j’inaugure une nouvelle mécanique à l’Elite. Non parce que ça ne serait pas surprenant d’apprendre que j’ai foncé bille en tête sans m’informer correctement de ce qui a changé, mais je pense que j’en aurais entendu parler, quand même ! Donc ouais, clairement inattendu. Et donc ça veut dire que je dois réfléchir. Pour choisir entre les deux thèmes et donner une réponse là maintenant. Help.

NESSA ~ « Je suis désolé, je ne m’attendais pas à ça. Mais c’est pas grave, on s’adapte, ça va le faire. »

Il faut être honnête : si je dis tout ça, c’est surtout pour me rassurer moi. Je ne sais absolument pas où je vais, je n’arrive même pas à entrer dans une démarche réflexive pour l’instant… Pourtant, il va bien falloir, et vite.

NESSA ~ « Ça vous dérange si je discute avec mon Lucario, pour voir ce qu’on fait ? Promis j’essaie de ne pas vous faire attendre trop longtemps. »

Cette fois-ci, je m’adresse spécifiquement au maître coordinateur. Après tout, il est le seul qui ne peut pas quitter la pièce tant que je n’aurai pas fait mon choix ; c’est lui qui devra composer avec. J’avoue que je suis un peu inconfortable à cette idée, parce que je trouve ça quand même un peu injuste, comparé à un thème unique imposé par le jury. Mais bon, c’est comme ça, alors on fait avec. Je m’écarte donc un peu des gens qui sont là, suivi par Spyros. A nos neurones d’entrer en scène. Sauf que c’est le blanc, le vide intersidéral. Aucun des deux thèmes ne suscite d’élan d’inspiration, et ça j’ai pas l’habitude. En fait, je suis juste perplexe. Je crois que je ne suis pas encore remis du fait que ce soit à moi de choisir, et j’ai super peur de regretter mon choix après coup. Je n’avais pas prévu de me prendre un tel coup de pression dans la tronche. Je finis par lever les yeux vers Spyros, en guise d’appel à l’aide.

SPYROS ~ « On sait tous les deux que tu y vas à l’instinct plus qu’au raisonnement. Et j’ai appris à faire confiance à ton intuition, tu devrais faire pareil. »

Damn. Ce n’était pas vraiment la réponse que j’espérais, mais il est possible que ce soit la réponse dont j’ai besoin. Je dois dire que j’aurais préféré quelque chose de plus précis, que Spyros oriente explicitement mon choix, pas de manière obscure comme là. Suivre mon instinct, donc. Tout jouer au feeling. Ok, je dois admettre que ça me ressemble pas mal, surtout quand l’enjeu est conséquent. C’est risqué, mais si le Lucario – ma voix de la raison – me pousse dans cette direction, je devrais l’écouter. Que me dit ce petit cri d’inspiration à l’intérieur ? Si je mets ma tête en pause, que me dit mon cœur ?

Ok. Je crois avoir ma réponse. Il ne m’aura pas fallu si longtemps que ça, en fin de compte, malgré l’absence totale d’argument. De toute façon, plus je mettrai de temps, plus mon choix sera réfléchi plus qu’instinctif. Je hoche donc la tête en direction du canidé et fais volte-face pour rejoindre monsieur Chi et les autres personnes, afin de leur faire part de ma décision.

NESSA ~ « Nous sommes parvenus à nous arrêter sur un thème. Faisant partie d’une famille d’ingénieurs, il serait logique d’opter pour Mécanisme ; c’est justement pourquoi je vais choisir Vous. »

C’est super bizarre mais, au fur et à mesure que je l’exprime, je me sens totalement en phase avec le thème que j’ai sélectionné. Je parviens même à justifier ma démarche : le terme « mécanisme » induit de suivre la logique, et la logique me conduit à la logique. C’est à des années-lumière de qui je suis. Je fonce sans réfléchir, écoutant mon instinct et mes émotions. Et « vous » me semble plus propice à me laisser voguer dans cette direction, justement parce que je n’ai pas la moindre idée d’où je vais. Tout ce que je sais, c’est que j’y vais.

NESSA ~ « J’espère que ça vous convient… » me permets-je de glisser au maître coordinateur, « Pour être sincère, j’espère que ça me conviendra également… »

Que dire de plus, à part qu’il ne reste plus qu’à se lancer ?




Désolé pour le retard pour le post, mais du coup, le thème choisi est Vous. o/


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Li W. Chi

Li W. Chi
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Dim 2 Jan - 12:20
Li se concentra pour ne pas montrer de réaction face à la réaction du challenger lorsque leurs regards se croisèrent. Il n’était pas assez sûr de lui pour estimer que sa notoriété était responsable du bouillon qui régnait dans les yeux du challenger ; il était bien trop humble pour ça. Néanmoins, il n’était plus ce jeune adulte naïf qui ne remarque rien. Il y avait quelque chose, assurément, mais plutôt que d’émettre des hypothèses qui n’apporteraient rien, il préférait commencer son petit discours, histoire de briser la glace, à supposer qu’il y en avait une à briser. Il remarqua, aussi, le comportement étrange du Lucario qui semblait pousser un soupir, sans qu’il puisse réellement l’interpréter. Ne connaissant pas la créature, il ne ferait pas l’affront de définir son comportement.

Nathan ne manqua pas de lui faire remarquer le manque de présentation, ce qu’il rattrapa rapidement. Il espérait que cela ne dérangerait pas Nessa, craignant d’avoir manqué de politesse et d’avoir fait preuve d’un surplus de confiance en lui. Un comportement qu’il n’arborait quasiment jamais et qui avait le don de le troubler, au plus profond de lui. Il trouvait que même dans ses mots, on pouvait déceler un excès de d’autosuffisance ; comme si tout le monde savait qui il était. D’un autre côté, il espérait toujours un peu que les challengers se présentant à eux se renseignaient un minimum sur les membres de l’Elite. Après tout, ils allaient être adversaires.

Il n’était cependant pas nécessaire de partir davantage dans ses réflexions. La réponse de l’éleveur ne tarda pas, Nathan laissant échapper un petit rire amusé. Un léger coup de coude discret du maitre de l’Elite lui fut adressé pour le calmer. Donc, ce regard à l’arrivée du challenger, c’était… De l’admiration. Li avait appris à ne pas rougir de cet intérêt qu’on lui portait, transformant souvent la gêne ressentie en fierté. Un sourire passa ses lèvres, se retenant toutefois de se joindre à son agent et de ne pas rire. La réaction avait été si immédiate qu’elle avait manqué de le prendre de court. D’autant plus que les paroles de Nessa suivirent pour expliquer ce qu’il avait déjà compris, précisant son plaisir de le rencontrer. C’était toujours aussi flatteur, Li devait bien l’admettre.

« C’est gentil de votre part, mais ne soyez pas intimider ; vous avez déjà fait vos preuves lors de votre première Élite, je suis persuadé que vous serez cette fois-ci aussi un adversaire redoutable ! »

Il était peut-être un peu étrange de parler « d’adversaire redoutable » puisqu’ils allaient s’affronter durant deux prestations distinctes, mais l’idée derrière restait la même. Il n’y avait qu’un seul d’entre eux qui sortiraient victorieux de cet affrontement alors… Il espérait chasser le stress chez le challenger. Il savait que certains avaient la sale manie de s’infliger une pression importante, bloquant ainsi leur capacité à raisonner et à coordonner. Ce serait dommage, lorsqu’on se retrouve face à l’Élite, de se laisser ainsi submerger.

Toujours armé de son sourire poli, il détourna son regard de Nessa lorsque le membre du comité prit la parole. Li conserva son calme à l’annonce du nouveau système, étant déjà au courant depuis quelques temps. Néanmoins, la réaction du challenger lui fit comprendre que cette information avait sans doute été mal retransmise ; il tombait clairement des nus. Les deux thèmes furent donnés, le jeune Chi dissimulant les rouages qui se mettaient déjà en route dans son cerveau ; tant que monsieur Finnegan n’avait pas fait son choix toutefois, il n’était pas utile de réfléchir aux deux sujets.

« En effet. Vous êtes le premier à bénéficier de ce système. Cela vous permet, si jamais l’un des thèmes donnés ne vous convient pas, d’avoir la possibilité d’en choisir un autre. C’est votre challenge après tout, les cartes sont donc dans vos mains ! »

Il l’avait bien vu, ce regard de la part du membre du Comité. Il guettait sans doute les faux pas, comme toujours. S’il y avait une chose qui n’avait pas changé, c’était leur méfiance à son égard. Qu’il ne comprenait d’ailleurs pas du tout, ne leur ayant jamais donné l’occasion de le blâmer quant à son travail. Au début, cela était lié à son jeune âge et le manque de maturité qui allait avec… Pourtant, il était d’une maturité rare pour son âge. Il avait espéré que son retour à l’Élite lui épargnerait ce comportement désagréable, comme en plus, c’était le Conseil qui était revenu le chercher… A moins que Nathan lui eût menti ? Hum…

« Prenez tout le temps dont vous avez besoin. Nous ne sommes pas pressés. »

Cette fois-ci, il avait bien remarqué l’agacement chez le membre du Comité. Il prit un soin royal à ignorer son comportement ; le principe du double thème était de permettre au challenger de saisir le thème qui lui parlait le plus ; il était difficile de faire un choix si une personne tierce se permettait de mettre stupidement la pression. Li croisa les bras, laissant le challenger quitté la pièce un instant en compagnie de son starter.

« C’est un de tes fans, tu comptes lui donner un autographe ? »
« … Tais-toi voir. »

Cette fois-ci, il se permettait de rabrouer un peu son agent. Ce dernier se laissa aller à un rire moqueur, pendant que le rouquin sentait un brin de gêne maculer ses joues. Jamais il ne s’habituerait à l’attention qu’on lui portait. Même s’il était fier de son parcours, de son travail, il ignorait toujours comment réagir face à ceux qui le félicitait ou qui lui montrait leur admiration. Il arrivait à faire taire la voix qui lui intimait de prouver par des faits qu’il n’était pas un homme qui méritait tant de mérites ; ou comment il avait la sale manie de dénigrer ses efforts. Toutefois, il avait été élevé ainsi : on pouvait toujours faire mieux. On pouvait toujours s’améliorer, la perfection étant hors de portée.

« Tu préfèrerais quels thèmes toi ? »
« Ce n’est pas moi qui aie le fin mot de l’histoire. »
« Ouais mais t’as quand même une préférence, non ? »

Sa seule réponse fut une moue. En toute sincérité ? Pas vraiment. Il avait bien eu quelques idées, mais rien qui mériteraient vraiment qu’il peaufine pour les rendre viables sur scènes. Il lui faudrait sans doute un peu plus de réflexions que d’habitude. Pour autant, il ne paniquait pas réellement ; cela arrivait, parfois, que les thèmes n’éveillent pas immédiatement en lui sa vibre artistique. Il préférait, de ce fait, attendre d’avoir le choix de Nessa pour sérieusement y réfléchir. For heureusement, l’attente fut de courte durée. Le challenger revint rapidement dans la pièce, le visage déterminé.

Il annonça son choix. Sa logique laissa Nathan perplexe, tandis qu’elle faisait sourire le jeune Chi. Ne pas choisir la facilité, hein ? C’était tout à son honneur. Le « Vous » serait donc le thème défini et cette fois-ci, le maitre laissa les rouages de son cerveau s’enclencher pour déterminer la meilleure prestation à réaliser. Sans le vouloir, il pinça ses lèvres, se perdant un peu trop déjà dans ses réflexions. La voix de Nessa lui parvient, lui faisant arborer un nouveau sourire.

« Les deux thèmes me convenaient dans tous les cas. » Puisqu’il n’avait pas d’idées de génie qui lui avaient traversé l’esprit. « Espérons qu’on saura s’en inspirer ! Bonne chance à vous, je suis certain que ce sera un défi intéressant ! » Même si le jeune challenger semblait soudainement pris par de l’hésitation. Ou un manque de confiance ? Un mélange des deux, sans doute. Li tentait de le motiver, à sa manière.

En espérant que lui aussi, serait capable d’apporter un challenge intéressant.


Désolée d'avoir été un peu lente, mais voilà heart
Prochaine étape : la prestation ! :D Go go à toi heart


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Nessa Finnegan

Nessa Finnegan
Eleveur Sinnoh

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Dim 16 Jan - 17:40
RP pré-prestation:

Le jour J. Je dirais même, l'instant t. Dans les coulisses, j'attends que la mise en place des éléments scéniques se termine, veillant au grain, à ce que tout soit bien placé comme prévu. Le tirage au sort nous fait passer en premier, mon équipe et moi, avant Li Wei Chi. La dernière fois, j'étais passé en second, mais je crois que je préfère cette disposition. Au moins, mes pokémons et moi n'avons pas en tête de faire mieux que la prestation précédente - bien que le scénario et la mise en scène soient déjà fixés - ce qui libère d'un poids. Nous n'aurons qu'à faire de notre mieux. Et, en bonus, nous aurons l'esprit libre pour véritablement profiter de la prestation du maître coordinateur, de la loge. Clairement, c'est mieux. Enfin... Disons que ça a ses avantages, mais je réalise que ça a également ses inconvénients. Avec la prestation de Calypso Kanaloa, j'avais été distrait de l'enjeu jusqu'à ce que ce soit mon tour. Pris dans le feu de l'action, le stress n'avait pas eu le temps d'arriver que nous étions déjà sur les planches. Cette fois-ci, j'ai largement eu le temps de voir venir, de me repasser le film de la proposition que je souhaite faire une bonne cinquantaine de fois. Je crois avoir un peu harcelé tous les assistants techniques - merci à eux, pour leur compétence et leur patience - au cours de la dernière heure. Trop d'énergie que je ne sais pas gérer, que je dois évacuer avant de monter sur scène. Je dois me recentrer.

Ma famille et certains de mes amis sont dans le public, tout du moins tous ceux pouvant être présents aujourd'hui. C'est que j'ai sollicité pas mal de monde pour m'aider. C'est une performance plutôt personnelle que je compte livrer, et leur participation signifie beaucoup pour moi. Allez, il reste moins de cinq minutes, je m'isole avec mes pokémons. L'un est déjà passé par cette étape, l'autre non, et il est difficile de savoir qui rassure qui, au sein du trio que nous formons. Je respire, profondément. Je remue mes muscles, en guise de léger échauffement. Il est temps de me vider l'esprit, pour ne plus être qu'acteur de ma prestation. Ça va le faire, tant que je donne le meilleur de moi.



Début de la prestation
Attention, propos violents pouvant heurter certaines sensibilités.

Lorsque le rideau s’ouvre sur les planches du dôme de l’Elite, la scène est déjà entièrement éclairée. Il s’agit de l’intérieur d’une maison, de ce qui s’apparente à une pièce à vivre, avec un mur beige en fond. Le décor se compose d’un certain nombre d’éléments, à commencer par une table en bois dépassant à peine des coulisses côté jardin. Les personnes installées le plus à l’opposé pouvaient également apercevoir une chaise placée derrière. En poursuivant le panorama vers la droite, le regard des spectateurs peut se poser sur une applique murale, avec deux petits abat-jours orange. En dessous, une commode sur laquelle repose un service à thé puis un tourne-disque. En poursuivant ce mouvement vers la droite, un fauteuil type « pouf » - également orange – est installé, un peu en avant de la scène. Vient alors une bibliothèque, ou plutôt simplement une colonne, remplie de livres et de magazines. Sur l’une des étagères cependant, un réveil analogique indique l’heure en chiffres rouges. Juste à côté se dresse une lampe sur pied, couverte d’un abat-jour marron. Puis il y a un paravent, beige, séparant en partie l’espace, pour isoler un coin télévision, tout à droite. Un petit écran placé sur un meuble bas, en partie dissimulé par un canapé marron glacé installé tout en devant de la scène. Le téléviseur est allumé, même s’il est difficile de voir ce qui est diffusé sur le petit écran. Le volume est d’ailleurs très bas, ce qui rend impossible l’écoute.

Par les coulisses côté jardin, un Lucario au pelage turquoise fait son entrée sur scène, un seau de pop-corn entre les pattes, la démarche guillerette. Il est rapidement suivi par un jeune homme blond, vêtu d’un sweat à capuche rose, d’un jogging gris, et d’une paire de chaussettes. Tous deux traversent la scène, en toute décontraction, en direction du sofa. Cependant, le son d’un vibreur résonnant dans les enceintes fait s’arrêter l’humain en chemin. Il sort son téléphone portable de sa poche et le déverrouille. A ce moment précis, une voix féminine se fait entendre.

« Je viens de voir la prestation de @Nessa_Finnegan. Si ça, c’est de la coordination, alors mon fils de deux ans est aussi coordinateur ! »

Ledit Nessa Finnegan hausse les épaules et range son portable, avant de prendre de l’élan pour se laisser glisser avec ses chaussettes vers le canapé et s’écrouler dessus, ce qui a pour conséquence de le faire éclater de rire. Le Lucario, qui s’était installé entre temps, se décale pour laisser la place à son dresseur. A l’opposé des deux protagonistes, une petite étincelle rouge, en provenance du plafond, longe le mur en direction de l’applique. Les deux ampoules grésillent et s’éteignent. Peu à peu, les projecteurs braqués sur cette portion de la scène basculent pour la faire plonger dans une semi-obscurité.

Captivés par la télévision, ni l’humain ni le canidé ne remarquent l’incident. Mais les secondes passent bien vite avant que le téléphone de Nessa ne se remette à vibrer. Dos au public, il est possible de le voir se tortiller pour atteindre l’objet de sa curiosité. Une autre voix, masculine cette fois, s’élève alors dans le dôme.

« @Nessa_Finnegan Ton Gardevoir est un petit pédé, et toi aussi. Va te faire enculer. »

Le jeune homme se lève d’un bond, surprenant son pokémon qui l’observe alors. L’humain fulmine et commence à faire les cent pas, traversant la scène sur toute la largeur encore éclairée. Ses traits sont fermés, tandis qu’il pianote avec colère sur le clavier du portable. Une nouvelle petite étincelle rouge apparait alors au plafond, au-dessus du poste de télévision. Un courant électrique, de la même couleur, redescend le long d’un fil jusqu’à attendre le téléviseur, qui s’éteint aussitôt. Le Lucario se lève donc, afin de taper sur l’écran, mais sa manœuvre s’avère sans succès. Son attention se reporte alors sur son dresseur, toujours furibond. Il effectue quelques pas dans sa direction, mais le blondin ne le remarque pas et manque de le percuter. Le canidé s’écarte ; les projecteurs sur le coin télé cessent de fonctionner.

Nessa tourne en rond, pleinement absorbé par son smartphone : ses foudres ne se sont pas encore apaisées. Le Lucario se dirige alors vers le tourne-disque, qu’il met en marche. Un air léger est alors diffusé. Le pokémon aura se met alors à danser – ce qui s’avère être un bien grand mot – afin d’attirer l’attention de son dresseur, de lui changer les idées. Ce dernier lève brièvement le regard, jette un coup d’œil à son partenaire et replonge sur son téléphone. Le type combat n’abandonne pourtant pas, s’approchant de son dresseur, continuant sa petite danse, quitte à paraître ridicule. Nessa le repousse, râlant et s’éloignant de lui, pour mieux revenir sur son portable.

A ce moment, dans ses propres mains, l’appareil vibre de nouveau. L’homme s’arrête ; son Lucario le fixe. Voix masculine.

« A une époque, les gars comme @Nessa_Finnegan, on les brûlait vifs. Qui a un briquet ? »

La tête blonde se fige, au centre de la scène, son corps également. Sur son visage, on ne lit plus de colère cependant, on ne lit plus vraiment d’expression. Et, presque immédiatement, nouvelle étincelle, au-dessus du tourne-disque cette fois-ci, glissant encore verticalement jusqu’à l’objet. La musique s’arrête aussitôt, une nouvelle portion de la scène disparaît également ; ombre et silence. Seule la zone centrale demeure éclairée. L’obscurité permet désormais de voir l’électricité parcourant tout un tas de filaments au-dessus de la scène. S’il n’est pas possible de distinguer la toile tendue, les petites décharges vermillon fourmillant dans les airs sont bien visibles.

Cela ne s’arrête pas là pour autant. Nouvelle notification, Nessa tape sur son écran. Sans surprise, une énième voix parcourt les enceintes, celle d’une femme.

« Erh. @Nessa_Finnegan ou l’homme croyant pouvoir parler des femmes se faisant agresser. Qu’il se fasse violer et on en reparlera. »

Le jeune homme écarquille les yeux, visiblement choqué par le propos. Coincé entre le mur, la bibliothèque et le fauteuil, le Lucario ne fait qu’assister à la scène, parfaitement impuissant. Il initie un début de pas vers son dresseur, puis s’immobilise. Son regard et l’expression de sa face mêlent peine et confusion. Nessa, lui, effectue un pas en arrière et manque de trébucher sur le pouf. Le type acier le rattrape avant la chute, l’aide à se redresser. Le blondin demeure hagard, accusant toujours le coup. Arrive alors l’étincelle, descendant jusqu’à la lampe, dont l’ampoule grille. La lumière des derniers projecteurs se dissipe alors, plongeant l’ensemble de la scène dans le noir. Le Lucario n’est plus. Il ne demeure visible sur scène que l’heure affichée sur le réveil, dans la bibliothèque, et l’écran du téléphone de Nessa, éclairant son visage. Puis la toile, dont on peut désormais voir pleinement les ramifications, par l’intensité de l’électricité la parcourant. Ce sont de petits éclairs rougeâtres qui se forment, désormais.

Et tout ce cirque se réitère. Les vibrations du téléphone retentissent, et laissent place à un timbre masculin.

« @Nessa_Finnegan, je viens de voir ta presta sur la destruction. T’as raison, tire-toi une balle. »

La réaction immédiate du concerné est de s’accroupir, le poing placé devant sa bouche, une expression de forte peine dépeinte sur le visage. La tension électrique augmente une nouvelle fois, sur les hauteurs de la scène et semble s’accumuler autour d’une forme difficile à distinguer, dans la pénombre. Cette forme, entourée de cette aura infernale, commence alors à descendre, très lentement, en direction de l’homme ayant désormais posé un genou au sol. Il ne voit pas la créature s’approcher de lui. Suspendue dans les airs, embaumée d’électricité, est possible de vaguement discerner le mouvement de ses pattes, qu’elle frotte entre elles. Une nouvelle étincelle prend alors la direction du réveil, pour le faire s’éteindre. Au milieu de toute cette obscurité, il ne reste plus que la figure de ce petit blond meurtri et cette bête l’approchant par le haut.

Bzzzt. Le regard incapable de se décrocher de l’écran, Nessa fait une nouvelle fois glisser son doigt sur l’écran, pour s’infliger un message de plus à son intention.

« @Nessa_Finnegan Ta presta Elite c’était tellement de la merde que ta mère en est morte. »

Un sanglot éclate alors. Le jeune homme envoie son poing percuter la bibliothèque sur laquelle il s’appuie maintenant. Il commence à pleurer, la douleur déformant son visage, mais les yeux toujours rivés sur l’appareil électronique. Cela ne fait qu’amplifier l’énergie électrique entourant la bête dans les airs, désormais galvanisée. Elle attire toute l’électricité de sa toile, son corps est illuminé, dans sa teinte sanguinaire, ce qui permet enfin d’apprécier ses contours. L’arachnide se laisse alors tomber, fondant sur sa proie, déjà profondément blessée.

Au moment où l’impact aurait dû avoir lieu, une forme lumineuse, longiligne, bleue est apparue juste au-dessus de la tête blonde. Un os, tenu par le Lucario, interrompant l’attaque de l’insecte. Surgissant de l'ombre, le type combat s’efforce de maintenir l’ennemi à distance en tenant l’os d’une patte. De l’autre, il balaie le téléphone portable des mains de son dresseur, le faisant tomber au sol et s’éteindre, un peu plus loin. Le Lucario se bat ; son dresseur ne réagit pas, prostré. Dans un cri de rage, le pokémon aura crée un orbe azuré venant du centre de sa paume et retire l’os au moment où il l’envoie. Le Mygavolt, toujours entouré d’électricité, remonte vers les hauteurs du dôme, et disparait dans un éclat rougeoyant.

Progressivement, les projecteurs se rallument, éclairant de nouveau la scène. Le Lucario se tient là, au plus près de son dresseur, l’aide à se relever. Les larmes perlent encore sur le visage du jeune homme, il peine à se remettre sur pied et ses mains sont tremblantes. Le canidé l’épaule et le fait avancer pour quitter la scène par la droite. Au moment où ils passent à la hauteur du smartphone au sol, il vibre et son écran s’allume. Cela attire leur attention, mais Nessa – sous l’impulsion de son pokémon – détourne le regard. Ensemble, ils regagnent les coulisses. Les rideaux se referment alors.


Fin de la prestation




Voilà. C'est fini, les rideaux se sont refermés. Une chose est sûre, on ne ressort pas indemne d'une telle prestation. Je le savais, je savais ce qu'impliquait de me replonger là-dedans, de fouiller mon Twitter pour ressortir ces horribles messages. Mais c'était nécessaire. Il s'agit de ma manière d'exorciser tout ça, une bonne fois pour toute. Toute cette haine, tout ce mépris, toute cette ignorance. C'est aussi le message que je souhaite faire passer, qu'ils ne m'atteignent plus avec leurs mots, que je suis bien plus fort que ça. Leur petite cruauté anonyme, je n'ai même plus envie d'en parler. Comme dit, je laisse tout ceci derrière moi. Il va me falloir encore un moment pour laisser redescendre l'émotion tant c'était intense pour moi, tant réentendre certains mots est encore profondément blessant. Pour autant, à l'inverse, je ressens une certaine fierté d'avoir eu le courage et la force de réaliser tout cela, d'avoir porter cette prestation. Et je suis d'autant plus fier de mes pokémons qui ont porté le projet avec moi aux yeux du public.

Il est temps pour moi de rejoindre ma loge, pour la suite des événements. Allez, on se ressaisit, on fait bonne figure, au moins jusqu'à ce que je sois isolé. Je devrais avoir un petit instant pour craquer, pour décharger toute l'émotion avant que la prestation du maître coordinateur ne commence. Il n'y a que peu de temps de battement entre les deux prestations, les techniciens s'affairent à changer le décor, à tout mettre en place. Sur le chemin, je croise monsieur Chi. Je fais de grands gestes dans sa direction, un immense sourire sur le visage (car il faut bien).

NESSA ~ « Et merde, hein ! »

Malgré le non-glamour du propos, c'est de rigueur. J'espère que le maître coordinateur a apprécié notre performance sur scène, au moins autant qu'il appréciera son propre passage sur les planches. C'est tout le mal que je lui souhaite.

Coulisses:


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Li W. Chi

Li W. Chi
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Dim 16 Jan - 19:47
Sans grande surprise, la salle est bondée. Le jeune Chi s’était habitué à l’affut de spectateurs lors de ces évènements, dû notamment à l’importante communication et publicité qui avaient eu lieu dans les médias. Ce n’était pas très surprenant ; mais il déplorait que ce ne soit pas le cas pour les concours « normaux ». Il avait cru dénoter comme un désintérêt pour la matière, à son grand regret. Peut-être que ce soir, ils pourraient, avec l’aide du challenger, prouver que la coordination avait encore de belles années devant elle.

Enfin, cela serait efficace s’il était confiant en sa prestation à venir. Il lui avait fallut beaucoup trop de temps pour s’organiser. Bien qu’il eût dit au challenger que les deux thèmes lui convenaient, le « vous » lui avait apporté plus d’épines qu’il n’aurait pensé. Finalement, bien sûr, il était parvenu à un résultat et il pouvait travailler et améliorer la scène avec ses alliés mais… Il n’était pas pour autant serein.

« Un jour arriveras-tu seulement à maitriser ton stress ? »

Le jeune Chi pinça les lèvres. Non. De toute évidence, non. Bien que cela faisait parti de son quotidien, il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet. Cela faisait quelques temps désormais qu’il n’était pas monté sur les planches. Avait-il encore son talent qui lui avait permis d’atteindre des sommets ? Il serra les poings. Il prit une longue expiration, essayant de se contrôler. Comme à son habitude, il ne fut pas témoin de la prestation de Nessa – il avait besoin de se concentrer et de ne pas se laisser se distraire. Il prendrait tout le loisir de la visionner une fois son passage terminé. Quand bien même, il refusait de laisser croire à qui de droit qu’il pouvait copier ou quoi que ce soit d’autre ; leurs prestations étaient uniques et le plagiat, ni même l’idée même du plagiat, n’avait pas sa place ici.

Il s’enferma dans une méditation qui lui était bénéfique. Avant chaque moment de stress, il se réfugiait dans ces exercices de respiration ; cela avait clairement un bien fait non négligeable. Il avait besoin de retrouver la quiétude qui était sienne, habituellement.

Il sentit la main de Nathan sur son épaule, le ramenant à la réalité. Il était concentré à sa sortie de la loge, ne voyant pas le signe de main du challenger quittant la scène après son passage. Il n’avait qu’un objectif en tête ; la scène. Heureusement, son agent était là pour prendre le relai et expliquer son comportement plutôt inhabituel, lui qui était si à cheval sur la politesse. Pour l’heure, il se trouvait dans un monde mental à lui qui lui permettait de maintenir son but précis dans son esprit.
Il était temps de faire le show.


(début de prestation)

Après avoir attendu que les derniers murmures s’éteignent, les rideaux s’ouvrent. La scène est plongée dans le noir, laissant un simple halo de lumière en son centre éclairer chaudement une silhouette, de dos : celle d’une femme vêtue d'une robe soyeuse de longs cheveux d'un noir de jais tombant à milieu de son dos. Elle semble porter dans ses bras quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Rapidement, des pleurs de bébé se font entendre, ce dernier s’époumonant à gorge déployée. La femme continue de bercer doucement l’amas de couvertures qu’elle tient dans ses bras, amas que le public peut désormais apercevoir, la silhouette tournant légèrement sur elle-même. Une voix claire, douce et apaisante, s’exprime :

« Bienvenue au monde, mon chéri. »


L’éclairage s’éteint, laissant les premières notes de guzheng s’installer. Pendant ce temps, au rythme délicat de l’instrument, la scène s’éclaire à nouveau comme le ferait le soleil se levant sur l’horizon. Les spectateurs peuvent découvrir une scène simple et épurée, disposant uniquement en guise de fond de morceaux de cartons représentant de l’herbe et, par deux fois, des arbres. Chaque trait a été fait au pinceau et à l’encre, instaurant une ambiance qui se souhaite traditionnellement johtonienne, origine dont le Maître coordinateur est particulièrement fier. Sortant du décor, à droite de la scène, un cerisier en fleurs réalisé en papier mâché trône majestueusement. Ou du moins, ses branches, la moitié de son tronc étant dissimulé en dehors du champ de vision de l’assemblée.

Les notes se font plus discrètes, bien que la musique traditionnelle continue de partager sa quiétude. Sur la gauche, une nouvelle silhouette fait son apparition ; on reconnait facilement une Lockpin. Cependant, sa taille est inhabituellement petite. La tunique blanche qu’elle porte fièrement dissimule ses jambes pliées. On devine – et voit, pour les personnes au premier rang - qu’elle marche sur ses genoux. Cela se décèle notamment avec la longueur de ses oreilles pendantes, touchant presque au sol. Mais presque uniquement ; elles sont nouées grossièrement en une tresse, laissant apparaitre un ruban orangé, marquant chaque contours. Elle n’avait pas été très évidente à faire d’ailleurs, cette tresse : l’important étant qu’elle ne génère aucune douleur chez Kêai. Si l’on croit le sourire radieux et le regard pétillant qui sont les siens, la douleur est absente.

La créature traverse la scène d’un pas qu’elle veut léger. Elle tente un bref saut qu’elle ne se risque pas à refaire, l’atterrissage n’étant pas des plus doux. Son agilité fait presque oublier qu’elle se déplace sur ses genoux ; elle essaye, du mieux qu’elle peut, de se mouvoir aussi naturellement que le ferait un humain. Bientôt, elle se retrouve au pied du cerisier, levant les yeux pour voir ses branches fleuries. Quelques pétales sont balayés par une légère brise, se posant délicatement dans sa natte. Elle ne s’en défait pas ; son regard reste captivé par la beauté magistrale du décor. Un bruit dans les haut-parleurs lui fait tourner la tête en arrière, rejoint rapidement par la voix fluette d’une fillette - et uniquement sa voix - :

« Oublie ça Li, Maman veut pas qu'on monte aux arbres ! T’es trop maladroit, tu vas te faire mal ! »

« Je ne suis pas maladroit ! »

Évidemment, Mina avait accepté avec joie de jouer son propre rôle, rendant sa voix encore plus criarde qu’à son habitude pour la rendre plus enfantine, ce qui donnait d’ailleurs un résultat particulièrement agaçant. Li, naturellement, prêtait sa propre voix à sa Lockpin dont les lèvres avaient bougé en même temps – avec plus ou moins de précision – que les paroles prononcées. Rendre sa voix grave plus aigüe était particulièrement difficile, maintenant qu’il avait passé son adolescence et que la nature avait fait son œuvre.

Comme pour démontrer que la voix de la gamine avait tort, Kêai s’active. Elle s’approche du tronc, posant un genou après l’autre sur les barreaux de l’échelle dissimulée derrière le rideau. Elle manque une fois de tomber en arrière, se rattrapant de justesse au tronc qu’elle enlace comme si sa vie en dépend. Après quelques secondes de paralysie, elle reprend son ascension, réussissant à se hisser sur l’échafaudage caché par les branches épaisses de l’arbre. Elle se couche sur ce dernier, serrant la branche entre ses pattes, s’écriant fièrement.

« Tu vois ! Trop facile ! »
« Descends de là tu vas te faire mal, c’est trop haut ! »
« Même pas vrai… Ah ! »

La lumière s’assombrit, laissant au public le temps de voir la Lockpin faire semblant de perdre l’équilibre et… Absence de lumière, simplement un craquement sonore, sourd, résonne dans toute la salle. Quelques secondes s’écoulent– qui permettent à la créature de descendre à l’abri des regards de son perchoir - avant que la luminosité revienne. Kêai est couchée au sol, recroquevillée sur elle-même. Elle est secouée de légers tremblements que peu de spectateurs peuvent voir, mais sa posture fœtale laisse deviner que le craquement entendu n’est pas indifférent à sa condition actuelle.

« J’vais chercher papa ! »

La panique s’entend, dans la voix enfantine. Des bruits de course s’éloignant s’entendent alors, laissant quelques instants la Lockpin seule. Elle ne bouge pas, reste recroquevillée. Son visage, tourné vers le devant de la scène, est déformé par la douleur. A la droite de la scène arrive alors, en courant, un Kicklee habillé d’un hanfu. Il s’approche rapidement la lapine, s’agenouillant à ses côtés, la forçant à s’asseoir. Il observe et lorsqu’il saisit le bras de la créature, l’expression de douleur lui fait comprendre l’urgence.

« Tu as le bras cassé. Li, pourquoi es-tu monté dans cet arbre ? »

La seule réponse obtenue est un reniflement. La Lockpin secoue la tête avant de la baisser, n’osant lever les yeux vers Kô.

« Tu as le droit de pleurer, si tu as mal. »
« Les… hommes… Ne… Pleurent… Pas… »

Les sanglots refoulés se font de plus en plus forts malgré tout, alors que la lapine essuie des larmes inexistantes de son bras valide. Un soupir résonne dans les haut-parleurs.

« Les enfants ont le droit de pleurer. Quand tu seras un homme, ce sera différent. Tu ne dois pas grandir trop vite, tu dois profiter de ton enfance. »

Les mots furent suffisants pour laisser place à un long sanglot, tandis que Kêai cachait son visage derrière sa patte. Le Kicklee attire sa partenaire dans ses bras, la berçant avec douceur. Après quelques instants, il la porte dans ses bras, prêt à quitter la scène.

« Tu as tout le temps de devenir un homme d’exception. »

Une nouvelle fois, la lumière s’estompe et avec elle, les dernières notes de guzheng.
Du bruit se fait entendre sur la scène quelques instants, les spots se rallument avec la même douceur qu’au début de la prestation. Malgré tout, la lumière est plus vive, moins naturelle. Le décor installé est celui d’un dojo ; de grands panneaux en toile en arrière-scène et, en haut du mur, en son centre, le caractère « 力 » est gravé sur un morceau de bois. Il trône fièrement, vibrant lorsqu’un bruit de porte fermée brutalement se fait entendre.

La Lockpin arrive d’un pas rapide sur la scène. Elle n’a plus besoin de se déplacer sur ses genoux ; elle peut désormais se tenir fièrement sur ses pattes. La tunique qu’elle porte est différente ; elle est d’un rouge vif. Elle traverse la pièce, fait demi-tour, refait le trajet inverse. Elle est agitée, son visage est déformé par la réflexion, par la colère. Elle grogne, avant de chercher quelque chose au sol. Quelque chose dans lequel elle pourrait taper. Mais elle ne trouve rien et mime un long soupir. Ses cents pas la mènent jusqu’à la droite de la scène tandis qu’elle croise les bras, furieuse. Elle sursaute néanmoins en entendant un bruit derrière elle. Le Kicklee l’a rejoint, marchant d’un pas calme et assuré. Il la fixe du regard, croisant les bras à son tour.

« Ne perds pas ton sang-froid. »
« J’ai été ridiculisé. » s’insurge la Lockpin. A ses paroles, elle serre des poings, baissant une nouvelle fois le regard, les épaules basses.
« Et donc ? Tu abandonnes ? »
« Je… » Un court laps de temps, avant de baisser davantage les épaules, s’inclinant légèrement. « … Oui. Je suis désolé. Ce n’est pas pour moi. »

Le Kicklee garde son regard impénétrable sur la lapine qui s’incline encore plus. Il desserre les bras, regardant désormais l’écriteau.

« Sais-tu encore ce qu’il y a d’écrit ? »

Kêai se redresse, joignant timidement ses mains entre elle. Elle regarde à peine l’écriteau, n’ayant pas besoin de le regarder pour s’en souvenir. Elle acquiesce mollement. Le Kicklee tape du pied d’impatience, croisant une nouvelle fois ses bras. Il n’a pas l’intention de se répéter. Un silence s’installe alors que la Lockpin hésite, finissant par soupirer une fois encore alors qu’une musique discrète se met en route.


« Lì. »
« Et qu’elle est sa signification ? »
« La force. »
« Ce n'est pas plus important. Quoi d'autres ? »
« Faire... De son mieux. »
« Crois-tu que ce soit un hasard si tu portes ce prénom ? »

Kêai fait de grands gestes négatifs de la tête. Si elle semble avoir développer un intérêt particulier pour la couleur du sol, elle commence, doucement, à relever son regard. Ce dernier se pose d’abord, timidement toujours, sur le Kicklee qui bombe le torse de fierté. Puis, son attention se porte sur l’écriteau. Le caractère était simple, mais parlant. Son corps se détend doucement, Kô acquiesce.

« Si tu veux évacuer ton énergie, entraine-toi. »

La Lockpin hoche la tête à son tour. Elle se tourne vers le public, campant parfaitement sur ses jambes, les bras pliés le long du corps et les poings serrés. Quand la musique s’accélère, elle enchaine avec un coup de poing gauche vers la gauche, suivi d’un coup de pied latérale. La musique s’enraille toutefois lorsqu’elle perd l’équilibre, essayant de se rattraper comme elle peut, finissant indéniablement par tomber en arrière, les fesses en premières. Elle fait une grimace, regardant le Kicklee qui laisse pendre mollement ses bras de dépit. Elle se relève tant bien que mal, dépoussiérant sa tenue, avant de regarder Kô s’avancer et aborder la même position qu’elle quelques secondes plus tôt.

La musique reprend au passage rapide. Le Kicklee exécute à la perfection les mouvements, tandis que la Lockpin l’observe, au début. Elle retente le mouvement après avoir bien étudié sa position ainsi que sa gestion de l’équilibre. Elle parvient à maintenir ce dernier, pendant quelques secondes. Elle ramène sa jambe devant elle, la plie, et elle l’abat en synchronisation avec Kô, frappant le sol durement. Le claquement résonne, marquant le commencement d’un enchainement de différentes formes de kung-fu. Un coup de poing lent, suivi d’un autre plus rapide, un enchainement d’un coup de pied direct gauche, puis d’un coup de pied latéral droit. Et cela, en gardant un équilibre désormais parfait. Les deux pokémons effectuent leurs mouvements avec harmonie. La chorégraphie est assez simple, marquant quelques coups puissants et des moments de repos, importante pour maitriser leurs respirations.

Le dernier mouvement est un coup de pied retourné. La détente du Kicklee est d’ailleurs meilleure que celle du la Lockpin, mais le rendu visuel reste captivant. L’atterrissage est réussi pour les deux combattants, tandis qu’ils reviennent doucement à une posture neutre, les bras derrière le dos. Ils s’inclinent pour remercier le public.

La lumière s’éteint, une nouvelle fois.


Cette fois-ci, la musique débute avant que la scène apparaisse. Les panneaux ont disparu, laissant place à un décor vide. Kêai est au centre, des lunettes de soleil sur le nez, un blouson de cuir sur les épaules, un cocktail à la main. On entend des déclenchements d’appareils photo, des brouhahas de personnes qui parlent en fond sonore ainsi que des questions que l’on perçoit plus nettement que d’autres.

« Monsieur Li, qu’est-ce que ça fait d’être l’un des maitres coordinateurs les plus jeunes de l’histoire ? »
« C’est vraiment votre nom Li Chi ou c’est un nom de scène ? »
« Les gens se demandent si vous serez à la hauteur du travail. Vous pensez avoir les épaules pour ? »

A chaque question, l’assurance de Kêai se dissipe. Elle semble vouloir répondre à la première question d’un journaliste imaginaire, mais elle se ravise, hésitante. Elle enlève ses lunettes, se sentant mal à l’aise. Les questions continuent alors qu’elle s’affaisse de plus en plus sur elle-même. Le rayon de lumière qui l’éclaire se fait de plus en précis, se réduisant jusqu’à l’enfermer, bloquant toute possibilité de fuite. Elle se tourne néanmoins pour essayer, pense qu’au moins, elle ne peut plus voir ses détracteurs. Sur le mur du fond, un nouveau faisceau lumineux éclaire un écriteau ; la « Force » est revenue. Elle l’observe et tandis que la musique se fond dans un silence presque total, elle réfléchit. Elle jette les lunettes et le cocktail par terre – le verre n'étant que du plastique et le contenu de l’eau coloré -, retire son blouson. En dessous, une simple tunique, orangée cette fois. Elle se retourne soudainement, les brouhahas reprenant de plus belle. Néanmoins, elle arbore cette fois-ci un regard déterminé et fait semblant de répondre avec assurance à toutes les questions qu’on lui pose. Elle bombe le torse, garde les épaules hautes. Elle ne se laissera pas abattre. Le discours des gens commence à changer, à devenir plus positifs. On parle des preuves qu’elle a fait, de ses prestations, des concours qu’elle a présidé.

Un bruit de vibreur résonne, mettant fin définitivement à la musique. Kêai s’étonne, s’incline face aux journalistes imaginaires et s’éloigne du cercle. Elle sort un téléphone de sa poche et décroche. La voix douce d'une femme résonne.

« Il faut que tu rentres, Li. Ton père est malade. »

La Lockpin se fige dans son mouvement. Elle reste plantée là, le regard devant elle. La surprise est de mise. Elle laisse choir son bras. Et, au bout de quelques secondes, elle rebouge. Son regard se porte sur l’écriteau. Puis, doucement, elle se tourne. Elle regarde le cercle lumineux dans lequel elle se trouvait, quelques secondes plus tôt. Puis l’écriteau, une nouvelle fois. Et… Elle reporte le téléphone à son oreille.

« J’arrive. »

Elle sort de la scène d’un pas déterminé.

Dernier fondu au noir.

Quand la lumière revient, il n’y a pas de musique. Pas de décor, non plus. L’écriteau a été décroché. Quelques instants passent alors qu’il ne se passe rien. Et, après une quinzaine de secondes, le public entend des bruits de roulettes. De la gauche apparait un tableau blanc, plus grand qu’habituellement, sur lequel il est écrit le mot :

VOUS

Il est assez grand pour que tout le public puisse le voir. Le tableau est poussé par le vrai Li, cette fois. Le Maître de l’Élite a pris soin de s’habiller de la même tunique orangée que portait sa Lockpin, à la fin de la scène précédente. Il pousse le tableau jusqu’au milieu de la scène, essayant d’évaluer, en s’éloignant un peu de ce dernier, s’il est à peu près au milieu de la scène ou non. Dans l’oreillette, on lui confirme qu’il est pas mal alors il acquiesce, se tournant vers le public pour lui adresser un signe de la main, armé de son éternel sourire. Il se tourne ensuite vers le tableau, portant sa main à ses lèvres dans un signe de réflexion. Il fixe, puis soudain, mime d’avoir une idée. Il cherche au pied du tableau un stylo qu’il s’empresse de décapuchonner. Il écrit, alors. Ou plutôt ; il trace un trait. Sur le V. Quand il s’éloigne, les spectateurs peuvent aisément lire :

NOUS

Li acquiesce, satisfait, se retourne vers le public avec son sourire, avant d’attendre quelques secondes tout en adressant un signe du pouce aux spectateurs. Il peut désormais retourner verticalement le tableau – qui pèse malgré tout son poids –. Il dévoile ainsi une photo.

Une photo de sa famille. De son vous. De son nous.
Lui en premier plan, sa sœur, Mina, à ses côtés, ses parents en arrière-plan.
Parce que Li n’est rien, sans sa famille. Et il pense l’avoir assez démontré aujourd’hui.

(fin de prestation)

Il se gratta la joue. Plus d’une fois, il avait été frustré. Jamais il n’aurait pensé que la limite des deux pokémons pourrait être aussi… bloquante. Il laissa échapper un soupir ; difficile pour lui de dire s’il était satisfait ou non. Les votes des jurys seraient son couperet. Il rejoignit Kêai et Kô dans la loge, les félicitant pour leur prestation et leur travail. Lors des enchainements de formes, le jeune Chi aurait tellement aimé les rejoindre. Mais cela aurait été particulièrement incohérent.

Non, en vrai, ce qui le tracassait plus que tout, était la présence de sa famille ce soir. Il s’y était attendu ; mais maintenant qu’ils avaient vu ce qu’il avait mis sur scène, comment allait-il réagir ? Mina connaissait déjà une part du scénario, mais pas tout. Ses parents, à part savoir qu’il allait utiliser une photo de famille, ignoraient tout, de A à Z, ce qui allait se dérouler ce soir. Il craignait qu’ils pensent qu’il avait utilisé leur image pour faire bonne impression – du moins, surtout celle de son père -. Quand bien même, le message était ailleurs.

Nathan le rejoignit, le félicitant pour sa performance. Face au regard du rouquin, il réitéra ses bonnes paroles aux deux pokémons. Li ce soir n’avait rien fait de particulier, si ce n’était mettre en place le texte, les décors… La suite des évènements. Bon, ok, cela venait clairement de lui. Mais au fond, il avait toujours peur. Cette peur qu’il ne pût expliquer, la raison qui faisait qu’il avait été retissant, au premier abord, à parler de sa famille avec autant de précision.

Dans les couloirs de l’Élite, il restait pensif. De toute manière, il ne restait plus qu’à attendre, désormais, la délibération du jury.


Les Coulisses:


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Calypso Kanaloa

Calypso Kanaloa
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Mar 1 Mar - 22:45
Le temps des résultats est arrivé !

Bravo à Nessa pour sa prestation de challengeur, bravo à Li qui a su défendre avec élégance son rôle de maître coordinateur. Vous êtes formidables et le jury est unanime : vos prestations ont été à la hauteur de votre talent et votre réputation !

Le vainqueur est...:


Merci à Elisa A. Kanes pour l'avatar. (:
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Nessa Finnegan

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Eleveur Sinnoh

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Ven 4 Mar - 13:05
Petit temps de craquage, une fois en loge, histoire de faire ressortir toute l’émotion un peu trop intense encore en moi. C’est fait, c’est passé, je peux passer à la suite. D’ailleurs, j’apprécie le fait d’être libéré de la pression sur mes épaules, cela me permet de profiter de la prestation de Li. Mon destin n’est plus entre mes mains. Je ne suis pas pleinement serein pour autant, mais pour une raison toute autre. Spyros. Je m’inquiète pour lui car je perçois qu’il ne va pas très bien, c’est très étrange comme ressenti, mais je pense qu’il essaie de me cacher qu’il souffre, par fierté probablement. J’hésite à lui demander comment il va, car je connais déjà sa réponse. Il va me dire que tout va bien, même si je sais que c’est faux. Je lui ai demandé de s’économiser, j’ai réduit son activité dans la mise en scène pour lui éviter de trop en faire. Sauf qu’il n’écoute pas. C’est le seul vrai défaut de mon Lucario : sa fierté. Il va me soutenir coûte que coûte qu’il est apte pour le combat qui peut – et qui, je l’espère, va – se dérouler demain. Je sais que ce n’est pas le cas, mais Spyros ne l’admettra pas. Il tient encore debout, alors il va bien. C’est sa logique. Et je ne vois pas comment lui faire entendre raison.

Alors, même s’il s’agit d’une connexion télépathique, donc pas vraiment possible à éteindre, j’essaie de faire abstraction de cette sensation désagréable pour me concentrer sur la proposition artistique du maître coordinateur. Je dois dire que j’aime beaucoup l’angle donné à la prestation, et puis, si je dois être parfaitement honnête, je suis soulagé. Attendez, pas soulagé dans le sens « oui ça va être une victoire facile », parce que déjà clairement non, si ma prestation est au moins du niveau de Li, je pense que ça se jouera surtout sur le ressenti des membres du jury. Ce qui me soulage, c’est que l’ambiance dépeinte par Li est nettement moins sombre que la mienne, j’ai donné dans l’oppressant, avec beaucoup de dureté, avec des propos quand même choquants. Je n’ai pas fait une prestation là pour être récréative, poétique ou agréable. Au contraire. Alors je suis soulagé, parce que le tableau dépeint par Li laisse bien plus place à la lumière, c’est – même s’il y a des passages difficiles – je pense apaisant pour le public d’assister à un spectacle moins dur, moins cru. En même temps, c’est du Li W. Chi. Déjà, il est maître coordinateur, ça veut dire ce que ça veut dire. Mais au-delà de ça, y’a un truc dans son style artistique qui lui est propre. Ce gars peut me faire chialer de douceur. Il aborde tout avec une délicatesse… déconcertante, même les choses les plus terribles. Surtout là qu’il s’agit de choses personnelles, que le thème que je nous ai imposé nous a conduit l’un comme l’autre à ouvrir notre cœur sur ces planches. Est-ce que je dois m’inquiéter d’avoir sorti un truc trop dark et torturé ? Je suis pas un dark Sasuke ! Enfin, il suffit de me connaître pour savoir que je suis un happy-go-lucky hyper chaotique ! Je pense que tout le monde sera d’accord là-dessus.

Bref. La prestation de Li. Ouais. Délicate, jusqu’au bout. Subtile et super bien pensée. Bon, l’histoire contée – qui semble être la sienne en plus, si je comprends bien – est super touchante, et ça me rend curieux de lui, de sa vie et tout. Ok, ça sonne super stalker, genre gros malaise. Je note de ne jamais utiliser ce genre de formulation à voix haute. Mais je sais pas, un peu pris d’affection pour lui. Sans doute que mon propre vécu joue aussi. Avoir perdu ma mère d’un cancer, ça rend forcément sensible quand quelqu’un fait mention de la maladie d’un de ses parents. Disons que ça fait écho, même si je lui souhaite une fin toute autre. Et… Je ne savais pas. Peut-être est-ce ma faute de ne pas m’intéresser à la presse people, j’aurais pu le savoir par ce biais, mais je découvre ça, et… merde. Ce serait la raison pour laquelle il a quitté l’Elite, à l’époque ? Je… Wow. Pour sa première prestation depuis son retour comme maître coordinateur, ça porte une sacrée symbolique. Et puis cette fin ! C’est d’une ingéniosité incroyable. Enfin, j’y aurais jamais pensé, c’est super fin et réfléchi, même si ça parait tout con. Puis sa bouille là ! C’est pas juste ça ! Oh ! Ça devrait être interdit de faire du charme au public et au jury avec un sourire aussi cute ! Eh oh, je suis la police du Poupou, y’a des restrictions à respecter monsieur Chi ! Surtout que damn c’est efficace… Il est juste a-do-rable. Et le pire, c’est que c’est clairement la vibe qu’il dégage. Insupportable. Un peu comme Côme, et comme Sanae. Erh. Trop bons pour ce monde. Et moi à côté je passe pour un amas de gros n’importe quoi qui ne s’arrête jamais. Mais je m’éloigne, une fois de plus. Sa prestation est terminée, et mon cerveau commence à chercher à se projeter sur l’issue, sur le résultat de l’opposition de nos deux prestations. Et je ne sais pas. Oui, bien sûr que j’ai envie d’y croire, que j’ai la sensation qu’on a vraiment bien bossé, Spyros, Ethiops et moi. Mais on fait face à du lourd, et Li a apporté quelque chose de bien plus positif, agréable et chaleureux que moi. Donc ça ne m’aide pas à être rassuré. Mais je me connais suffisamment pour savoir que si je me lance trop dans ce genre de réflexion, je vais partir en spirale infernale. Donc stop. Now.

Je me lève et m’approche de mes deux pokémons. Spyros est un peu off, à côté de ses pompes. Ce n’est pas le moment de le confronter, j’en ai bien conscience. Je crois qu’il est plus tendu que moi concernant ce deuxième passage à l’Elite. J’ai du mal à saisir pourquoi, étant donné que nous n’avons pas vraiment d’enjeu si jamais ça ne marche pas, hormis d’être un peu déçu sur le coup mais me réinscrire dans la foulée. Est-ce en lien avec sa santé, avec le fait qu’il se sente obligé d’être au niveau physiquement – alors que lui et moi savons que ce n’est pas le cas – pour le combat qui je l’espère suivra ? D’une certaine manière, j’espère que ce soit le cas, parce que ce serait un début de prise de conscience qui ne serait pas de trop. Honnêtement, je me fiche de perdre ici, et je me fiche de perdre lors du combat. Je reviendrai dans tous les cas s’il le faut. Si on y va et qu’il s’effondre en plein match, qu’il se prend l’attaque de trop, et qu’on perd. Le problème, ça ne sera pas la défaite, ça sera le fait qu’il souffre. Sauf que ça, Spyros ne l’entend pas. J’ai conscience que c’est de ma responsabilité envers lui de l’empêcher de se mettre en danger comme ça, que je dois l’exclure de mon équipe de combat le temps qu’il aille mieux. Juste que je ne sais pas comment le lui dire, et que je sais à quel point c’est important pour lui de participer à la phase de combat. Il avait déjà mal vécu d’être mis sur le banc de touche lors de ma première Elite. Et je lui avais dit qu’il m’accompagnerait sur le stade la prochaine fois. Comment je peux revenir sur ma parole si ce n’est pas son souhait ? Est-ce que je dois accepter qu’il prenne de tels risques s’il s’agit de sa volonté ? Je ne sais pas. En tout cas, ça doit se sentir que je carbure du ciboulot, parce que j’ai Ethiops qui vient poser ses pattes sur moi, pour me grimper dessus, clairement.

NESSA ~ « Mais oui tu peux, viens. T’as été génial, tu mérites bien ça. »

Je capte alors que j’ai recouvert le corps de mon Mygavolt de charbon végétal, donc qu’il va en foutre partout sur mes fringues. Je vais avoir l’air fin… Mais tant pis, je m’en fous un peu, en vrai. Pourtant, là où Ethiops – depuis son évolution – s’installe dans mon dos comme un sac à dos, il vient s’installer contre mon torse. Bon, le fait qu’Ethiops soit quand même un petit Mygavolt aide au fait qu’il puisse venir s’installer comme ça sur moi, mais ça ne l’empêche pas de recouvrir l’intégralité de mon buste, avec sa petite tête blottie dans mon cou. Clairement, c’est un câlin ou je ne m’y connais pas. Et j’apprécie, alors je viens caresser le dessus de son abdomen, avant de me rendre compte que, du coup, mes mains sont également pleines de charbon. Je soupire. Je vais avoir l’air d’un idiot…

Spyros m’aurait fait un petit commentaire pour mettre l’emphase sur ma pensée, sur le fait que je m’en sors sans charbon pour passer pour une andouille. Mais pas là, pas cette fois. Il reste à ne rien me dire, sans doute trop concentré à faire barrage à notre connexion mentale. Je n’ai pas envie de me battre, ce n’est toujours pas le moment, alors moi aussi, je ne dis rien. Et j’apprécie d’autant plus la proximité d’Ethiops.

✩✩✩✩✩

On toque à la porte de la loge, je me hâte d’ouvrir, ayant une petite idée de ce que cela signifie. Et bingo, c’est bien ça, le jury a pris une décision et est prêt à la faire connaître. Je prends une profonde inspiration avant de suivre la personne venue me chercher. Je me retourne vers Spyros, Ethiops toujours accroché à mon sweat.

NESSA ~ « Si tu veux, tu peux rentrer dans ta pokéball. »

Je le lui propose, mais le Lucario me fait aussitôt un non de la tête. C’est frustrant. Je sais que je ne devrais pas lui laisser le choix, mais je n’arrive pas à m’y résoudre. Puis j’ai peut-être espoir qu’il finisse par prendre la bonne décision de lui-même. Mais soit, s’il veut nous accompagner jusqu’aux résultats – ce que je comprends très bien –, j’accepte de le laisser faire. En dehors de la marche, il ne devrait pas y avoir d’effort terrible à surmonter. De ma dernière expérience, l’annonce du vainqueur se fait en deux temps : la première à huis-clos, avec seulement un ou plusieurs membres du Comité, le maître coordinateur et le challenger ; la seconde sur scène, de manière publique. Je suppose que ça a été réfléchi pour les challengers qui venaient à échouer à cette étape, qu’ils ne se prennent pas la nouvelle en pleine poire en direct live à la télévision, qu’on leur laisse un peu de temps avant d’exposer leur échec au monde. Je préfère aussi, en vrai. Même si ça veut dire être capable de conserver une pokerface pour éviter de ruiner la surprise au public. Parce que bon, t’as facilement envie de tirer une troche de six pieds de long si t’as perdu, et puis d’avoir un giga smile si t’as gagné. Aussi simple que ça. Après, c’est un peu un haut lieu de la coordination, donc les gens savent en général quand même être un peu acteurs. Normalement, ça aide aussi.

Enfin bref. On arrive devant la fameuse salle, avec Ethiops en guise de plastron et Spyros à ma suite. Li Wei Chi est déjà là, avec son agent, et puis je crois reconnaître les mêmes autres têtes. En gros, toute la petite troupe de l’annonce du thème (enfin des thèmes). Je mentirais si je disais que je ne ressentais pas une pointe de tension mais, la vérité, c’est que je suis relax. Le seul enjeu, c’est que oui j’aimerais bien gagner, mais ça s’arrête là. Je doute qu’après ma première Elite et son contexte dans ma vie perso, je puisse un jour de nouveau être une boule d’angoisse comme j’ai pu l’être. Surtout que ça me correspond tellement pas ! Oui, ok, je réfléchis trop, trop vite et dans tous les sens. Mais là, j’étais tellement dans le mal, je ne suis même pas certain d’avoir été véritablement heureux lors de l’annonce de ma victoire à la prestation, simplement soulagé. Je suis dans une vibe totalement différente.

Arrivé environ à hauteur du maître coordinateur, je hoche poliment la tête, tout sourire. Je suis content de le retrouver, et content qu’on nous annonce la décision du jury. Oh la la ce que j’ai hâte de savoir ! J’essaie de contenir mon bouillonnement, d’autant plus en portant Ethiops. Il n’est plus aussi léger qu’avant, le bougre, donc ce serait un coup à ce que je me ramasse. Bref, très rapidement, le représentant du Comité ouvre l’enveloppe. Le suspense est à son comble. Mon niveau d’impatience explose. Je voudrais taper du pied, bouger les jambes, frotter mes mains. Impossible. Alors je me défoule en me mordillant les lèvres ou l’intérieur des joues. Qu’il se magne, bon sang ! Il peut la déchirer l’enveloppe, ce n’est pas comme s’il allait la réutiliser pour un autre challenger… Ou alors je m’inquiète pour le budget de l’Elite… Enfin bref. L’annonce des résultats. Ou pas. On n’échappe pas à la petite phrase où les deux adversaires sont félicités pour leurs prestations, histoire de rappeler que même s’il y en a un des deux qui perd, ça ne veut pas dire que c’était une proposition artistique de mauvaise qualité. Même si là tout de suite, je m’en fous, je veux juste qu’on me dise ce qu’il en est, je trouve ça bien que ce point soit rappelé à tout le monde. A la différence des concours où le vote du jury ne se base que sur la qualité de la prestation, l’Elite passe par une comparaison entre deux prestations. Donc on peut avoir fait une excellente presta, sans que…

Quoi ? C’est… mon nom que je viens d’entendre ? Ça veut dire que… Cool ! Mon sourire s’élargit. Clairement, c’est une super nouvelle ! Je suis ravi, fier aussi quand même.

NESSA ~ « Vous pouvez être fiers de vous les gars, vous l’avez fait ! »

Je m’adresse immédiatement à mes pokémons. Je sais qu’Ethiops n’était pas le plus confiant – ni le plus à l’aise – dans le rôle de l’antagoniste, qu’il avait du mal à se sentir crédible, à se sentir menaçant. On a énormément travaillé là-dessus, sur le peu de temps qu’on avait. Mais ça l’a fait. Je suis refait.

NESSA ~ « Tu vois, tu peux jouer les méchants ! »

Je le grattouille affectueusement, sous l’impulsion de la joie communicative. Je noircis d’autant plus mes mains, avec le charbon toujours présent sur le pelage de l’arachnide… Quel boulet. Surtout que mon attention se reporte à ce moment-là sur le maître coordinateur, et que je réalise que je ne peux pas vraiment lui serrer la main. Triple buse. Tant pis, on fait avec. De toute façon, Ethiops m’a déjà pourri mon hoodie, probablement mon pantalon, et je dois avoir des traces dans le cou, vu qu’il y a frotté sa tête ! Je vais avoir l’air fin, pour la retransmission des résultats… Mais ça aussi, ça me passe au-dessus. Limite ça m’amuse plus qu’autre chose. Être un bon artiste, ça ne veut pas dire être tout propre ou tout coincé du cul, et ça tombe bien, parce que je suis ni l’un ni l’autre. Peut-être pas forcément bon artiste non plus, mais au moins performeur reconnu, si je me fie aux résultats de mes deux prestations d’Elite ? Est-ce que c’est trop présomptueux ? Je ne tiens pas à chopper la grosse tête ! No way ! Mais passons, ce serait bien que je touche deux mots à Li Wei Chi.

NESSA ~ « Je suis désolé, je ne vous serre pas la main. Pas que je ne veux pas mais… » Je montre l’état désastreux de mes mains. « Dans tous les cas, je tiens à vous dire que ça a été un plaisir et un honneur de vous faire face. Puis je vous remercie pour votre prestation. Déjà, elle était vraiment top. Vraiment. Mais ce n’est pas ce que je voulais dire. » Je reprends mon souffle. Focus. « Je pense que votre prestation a fait beaucoup de bien au public, après la mienne. En tout cas, ça m’a fait beaucoup de bien, ça m’a apaisé. Donc merci beaucoup. »

Bonjour, je parle trop ? Moi ? Jamais de la vie ! Pas du tout mon genre ! Le bref échange est cependant bien vite interrompu par le Comité qui nous explique qu’on doit se rendre sur scène pour l’annonce officielle. Meh. J’aurais aimé avoir un peu plus de temps pour échanger un peu plus avec le jeune maître coordinateur. Peut-être après ?



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Li W. Chi

Li W. Chi
Ex-Champion

C-GEAR
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Dim 13 Mar - 12:27
C’est le temps des délibérations, désormais. Le public est invité à patienter avec de quoi se désaltérer et se nourrir, histoire qu’il n’ait pas à attendre bêtement à regarder la scène pendant de longues minutes. Et puis ainsi, ça renfloue les caisses de l’Elite. Même si, il faut l’avouer, il s’agit bien du cadet des soucis du maitre coordinateur.

Son retour sur scène le travaille. Cela faisait plus d’un an qu’il n’avait pas mis en place une prestation. L’habitude perdue, il ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’était pas un peu rouillé. Est-ce que la prestation avait été claire ? Est-ce qu’elle était intéressante pour les spectateurs ? Peut-être trop longue sur la durée, comme il avait toujours du mal à faire court. C’était l’un des principaux reproches qui lui étaient adressés. Il avait essayé d’en tenir compte, il ne pouvait néanmoins pas dire qu’il y était parvenu. Le jour où l’Elite imposerait une durée maximale pour une prestation, il se retrouverait facilement dans la mouise. L’idée le faisait sourire, néanmoins ; ce serait un nouveau challenge à relever.

Cependant, bien qu’il ait toute la pression qui se dissipe doucement, il ne pouvait pas se laisser aller à la détente ; du moins pas encore. Avec Nathan, ils se rendirent à sa loge, profitant de l’écran plasma pour visionner la prestation du challenger. C’était différent de la voir en vrai, malheureusement, il craignait d’être influencer sans le vouloir s’il l’avait regardé avant de pratiquer la sienne. Même si finalement, il s’était très peu retrouvé sur scène.

Bien installé dans le divan, son regard se pose avec intérêt sur l’écran. La curiosité est telle qu’il tente de deviner rien qu’avec le décor le sens de la prestation… Mais il n’est pas au bout de ses surprises. L’étonnement se peint sur son faciès à la lecture du premier message. … Que ? Il lance un regard à Nathan, affichant une moue. La gratuité des propos choque le jeune Chi, mais son agent ne semble quant à lui pas particulièrement surpris. Le challenger fit mine de rien, continuant sa routine avant de recevoir un nouveau message qui fit faire tourner les sangs du Maitre coordo. Si le premier était empli de dédain, celui-ci l’était d’une haine inégalée qui rend Li fou de rage. Un fort sentiment d’inconfort et de colère sourde naissent dans sa poitrine, à l’instar du jeune Finnegan sur scène.

« Est-ce que… ? »
« Oui. Ça arrive bien plus souvent que tu ne le crois. »

Li cligne des yeux. Était-il tellement déconnecté qu’il ignorait l’existence de ses violences ? Il fallait avouer qu’internet et lui, ça faisait dix mille. Il ne s’était jamais intéressé aux réseaux sociaux, ne gérant absolument pas cette partie de son image. Il laissait ça au bon soin de son agent et lui faisait entièrement confiance. Il se demande si lui aussi recevait ce genre de message infâme, mais avant, il préférait se concentrer sur la prestation de Nessa. La violence des propos va crescendo, allant de la menace de mort, l’incitation au suicide, l’insulte des proches… Il reste estomaqué, bien plus troublé qu’il ne l’aurait cru. Une telle cascade de haine d’inconnus lui parait irréaliste. Mais comme le thème de la prestation de ce duel est bien le « vous », il ne peut même pas imaginer qu’il s’agit d’inventions pour marquer les esprits.

Tout ceci est réel et le trouble davantage. Lui qui a toujours voulu croire à la bonté des hommes, pensant que dans chacun il recèle une part de lumière, réalise qu’il se berce depuis bien trop longtemps d’illusions. Il le sait pourtant, qu’il a un regard biaisé sur la société, mais il ne pensait pas à ce point. Il se demande quand le monde est devenu aussi violent ou s’il doit à ses parents de l’avoir protégé d’un monde aussi cruel. Les brimades scolaires quant à son nom lui semblent tout à coup bien ridicule à côté des messages résonnant. Les réactions du challenger achèvent de lui briser le cœur, malgré les tentatives de son allié de détourner son attention. La mise en scène est intéressante avec le Migavolt qui entraine progressivement Nessa dans les ténèbres… Mais dieu merci, le Lucario parvient à extirper son dresseur de ses pleurs. Tout est bien qui finit bien ? Pas réellement, en réalité.

Le cerveau du jeune Chi est en ébullition, après ce visionnage. La qualité de la prestation n’est pas à prouver ; tout à été maitrisé d’une main de maître. Il bloque plus sur le message transmis durant ce jeu sur scène. Il est encore secoué par la violence des propos, imaginant difficilement qu’ils peuvent venir d’êtres réels. Nathan soupire, éteignant le poste. Plusieurs secondes s’écoulent tandis qu’ils restent silencieux, pensifs à ce qu’ils viennent de voir.

« Ça va, Li ? »

Le maitre coordinateur acquiesce doucement, ne pipant mot. Il essaye de trouver une raison, une explication à tout ce déferlement de haine. Il n’y parvient pas.

« … Pourquoi ? »
« N’essaye pas de trouver une raison. Y en a beaucoup ; la jalousie, la méchanceté gratuite, l’envie de faire le buzz en se montrant le plus trash possible… »
« La police ne peut rien faire contre ça ? » Nathan émet un petit rire jaune.
« Internet est régi par la loi de l’anonymat. Donc non, pas vraiment… Et c’est souvent cet anonymat d’ailleurs qui fait que les gens se montrent si cruels, ils se disent qu’ils ne craignent rien. »

Cette vérité lui donne envie de vomir. La frustration de savoir que rien ne peut être fait pour maitre un terme à ce comportement abject est grande. Il passe une main dans ses cheveux, agacé. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas éprouvé tant de colère à cause d’autrui. Il s’en voulait presque d’avoir mis des œillères et d’être totalement passé à côté de ce problème de société.

« Je reçois aussi des messages de cette intensité, j’imagine ? » Il pense déjà connaitre la réponse.
« Oui, mais si ça peut te rassurer, il y a bien plus de messages remplis de bonnes ondes de fans. Et puis souvent d’ailleurs, tes fans prennent ta défense. Je pense que c’est la même chose pour monsieur Finnegan. Te triture pas trop la tête avec ça, c’est plus des cas isolés que réguliers. »
« Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ? » C’est au tour de Nathan de faire une moue.
« Parce que… Parce que t’es trop sensible, Li. Ce n’est pas une critique, loin de là. Mais t’as ce regard bienveillant sur les autres, je ne voulais pas qu’il change à cause d’un ou deux connards. »
« … Je n’ai pas besoin de ta protection. »

C’est quelque chose qui commençait sérieusement à l’agacer. Il sait que la volonté de Nathan n’était pas de le blesser, mais lui cacher la vérité pour qu’il conserve son regard naïf… C’était un mauvais coup à jouer. Très mauvais. Il n’est plus un enfant, ni un adolescent fragile qui manque de maturité. Avec les années, il grandissait justement et il était de ceux qui pensait que les épreuves, même négatives, étaient nécessaires à vivre pour continuer à évoluer et sortir grandi. Son agent s’excuse et un malaise déplaisant s’installe. Malaise dont le jeune Chi ne faisait rien pour le résoudre. Toujours perdu dans ses pensées, il se demandait perpétuellement comment l’homme pouvait être ainsi. Un amas de haine, de colère, de jalousie. La désillusion est là.

En réalité, celui à qui il en veut le plus, c’est lui-même. Il se montrait trop facilement crédule pour ne pas voir le monde tel qu’il était réellement plutôt que l’idéal qui était dans son esprit. Il fallait absolument qu’il mette fin à ce monde fantasmé dans son esprit pour faire face à la réalité.


L’agent leur signalant que les résultats vient tout juste de repartir quand le jeune Chi se décide enfin à bouger. Un éclat écarlate survient et Maho se retrouver sur les épaules de son dresseur. Il était vrai qu’il y avait ce petit rituel entre eux, quant vient l’annonce du résultat. L’humain gratouilla distraitement le cou de son Draco qui poussa un cri cristallin. Il réalisait bien que son dresseur n’était pas au mieux de sa forme, surtout parce qu’il se perdait facilement dans ses pensées. Bon, il était hors de question d’afficher une mine déconfite au moment de l’annonce alors il s’enquit d’afficher son sourire naturel. Ce n’est pas un exercice particulièrement difficile, pour lui. Pourtant dans le coin de sa tête, les réflexions faisaient rage.

Ils arrivèrent avant le challenger. Nathan, qui ne disait pas un mot depuis de longues minutes, tenta une approche.

« Li, euh… »
« Je ne t’en veux pas. On en reparlera plus tard, si tu veux bien. »

L’arrivée de Nessa suivit ses mots et mit fin à ce début de conversation avorté par le maitre coordinateurs. Un brin de surprise dansa dans ses iris à la vue de la Mygavolt accroché au torse de son dresseur, lui rendant son sourire lorsqu’il lui fut donné. Il y avait quelque chose de rassurant de le voir sourire ainsi, après la prestation qu’il avait réalisée. Li préférait le voir ainsi que pleurant sur scène, ça, c’était certain.

Il croise les bras contre son torse, attendant que le membre du conseil les informe des résultats. Il n’était pas particulièrement inquiet du résultat, bien en phase avec l’idée que ce ne serait pas son nom qui sortirait. Et il n’avait aucun tracas à ce propos, d’ailleurs. Après tout, il avait fait ce qu’il fallait pour défendre ses couleurs. Un sourire sincère danse sur ses lèvres quand effectivement, le nom du challenger fut prononcé. Maho lance un petit cri en guise de félicitations et le maitre Chi laissait soin à Nessa de féliciter ses pokémons. Il état vrai qu’ils avaient fait un bon travail ensemble sur scène, il paraissait normal de les gratifier à leurs justes valeurs.

Il ne put réprimer un léger rire lorsque le challenger l’informe qu’il ne peut lui serrer la main. Avec l’état désastreux de ses mains, il était sans doute préférable d’éviter. Le compliment lui fait chaud au cœur, réellement. Le sourire suivant est d’ailleurs, particulièrement sincère.

« Félicitations pour votre victoire. » Commençons par le commencement, accompagner de la courbette polie. « Je suis ravi si vous avez apprécié le spectacle. Je dois avouer que je préfère largement vous voir souriant que dans l’état où vous avez quitté la scène, et si j’ai contribué à votre apaisement, je n’en suis que plus heureux. » Il sent une boule qui avait pris place depuis le visionnage dans son estomac se dissoudre peu à peu. L’une de ses craintes étaient de retrouver le challenger dans un état proche de la dépression, malgré la fin de sa prestation. En vue de la dureté de cette dernière, il aurait été logique que le Finnegan se retrouve encore troublé par son propre travail. Avec un thème aussi personnel, le jeune Chi l’aurait particulièrement compris.

Néanmoins, ils furent coupés dans leurs échanges par la nouvelle intervention du membre du Comité. Il était temps, désormais, de procéder à l’annonce sur scène de cette victoire pour les spectateurs impatients de découvrir le résultat. Le maitre coordinateur acquiesça, laissant le challenger entrer le premier pour profiter un maximum de sa gloire.

Il l’avait bien mérité.


Les évènements sur scène lui firent chaud au cœur, chassant l’espace d’un instant les réflexions qui étaient siennes. Il espérait, simplement, avoir réussi à duper son entourage. Au pire, il se disait que si quelqu’un avait remarqué quelque chose, il mettrait ça sur le dos de la déception d’avoir perdu, bien qu’il n’y eût pas une once de déception dans le cœur du coordinateur. Il avait profité de l’instant sur scène pour réitérer ses félicitations devant les caméras. Il accédait ainsi à la deuxième phase de l’Elite, le combat ! La curiosité lui faisait demander sur quels collègues Nessa risquaient de tomber… une chose était sûre, il allait suivre ce combat avec une grande intention.

Sans doute devait-il se dépêcher de rejoindre sa famille pour profiter de leur présence, son père appréciant peu qu’on le fasse attendre. Pourtant, le jeune Chi restait dans les couloirs, appelant auprès de lui Kô et Kêia pour leur annoncer à eux aussi, le résultat. Le Kiklee semble accepter sans encontre la nouvelle, mais la Lockpin démontre plus de difficulté à cacher sa tristesse. Le maitre coordo caresse sa tête, lui rappelant qu’elle avait été parfaite sur scène et qu’elle ne devait pas remettre en question sa capacité. Si elle voulait en vouloir à quelqu’un, Li préférait qu’elle lui en veille à lui pour avoir choisi ce scénario qui ne les a pas menés jusqu’à la victoire. C’était ainsi. Maho se joignit à lui pour encourager la petit nouvelle, désireux de ne pas la voir démoralisé.


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