La coto'thérapie

Inscrit le : 15/04/2021 Messages : 135 Région : Alola

La Coto'thérapie, ft. Elias K. Gladstone
Kantô. Le voyage fut long jusqu'à la pension Sonnflorwalds, Liam sentait la fatigue le peser. D'un autre côté, il s'agissait d'un endroit fortement recommandé par les différents sites de référencement. Il y avait certes quelques pensions à Alola mais elles affichaient toutes complets et pour une durée indéterminée. Le rouquin n'avait eu d'autres choix que de changer de région pour offrir à Zyra un endroit adapté à ses besoins. A cette pensée, il caressa par réflexe la pokeball dans sa poche du bout des doigts, songeur.
Depuis l'accident, la Doudouvet était incapable de rester plus de quelques secondes en dehors de sa pokeball. Elle était effrayée de tout, et part tout. Elle tremblait de peur au moindre bruit, éclatait en sanglot au moindre geste, se cachait dans l'appartement et refusait d'en bouger, recroquevillée sur elle-même. Qu'importe les efforts de Liam pour la rassurer, essayer de la mettre en confiance, en intérieur, en extérieur, avec des caresses, de la nourriture… Rien n'y faisait. Emy lui avait recommandé plus d'une fois d'entrer en contact avec un professionnel qui aurait le temps de s'en occuper correctement… Liam, avec ces travaux d'intérêt généraux, ne pouvait pas faire les choses bien, même s'il avait essayé, pendant un temps, de se convaincre du contraire. Il vadrouillait trop, entre son logement, le foyer pour réaliser sa visite hebdomadaire avec Nathan, l'hôpital pour passer du temps avec sa meilleure amie... C'était juste impossible de donner toute sa place à la pauvre pokemon en souffrance qu'était Zyra. Il était dépassé par tout ça, et il s'était finalement décidé à suivre les conseils de son amie à roulette. Il devait assumer sa propre impuissance dans cette situation totalement hors de son contrôle.
L'alolien se sentait atrocement coupable. Pas seulement à cause de l'accident. Mais parce qu'il avait ramené Zyra de Laräwe pour prendre soin d'elle et qu'il avait lamentablement échoué. La pauvre s'était perdue dans la ville alors que le jeune homme avait le dos tourné, avait été pourchassée par des pokemons sauvages avant d'être gravement blessée. Même si le corps de la Doudouvet s'était parfaitement remis de ses blessures au centre pokemon, son psychisme, lui, était toujours gravement atteint et incapable de surmonter l'évènement. Comment le pouvait-il après n'avoir vécu qu'une vie paisible sur une île de paradis ? Comment aurait-il pu être préparé à tant de violence ?
En la laissant dans une pension, Liam avait l'impression de l'abandonner mais… C'était pour son bien. Il n'était pas à la hauteur pour prendre soin de cette boule de coton qui l'a si souvent sauvé des froides nuits tropicales. Il lui devait le meilleur, qu'importe le prix. Et le roux se l'était juré : lorsqu'elle ira mieux et qu'elle sera à nouveau en pleine forme, il reviendra la chercher et ils pourront à nouveau avancer ensemble. Et plus jamais il ne la laissera souffrir de la sorte.

Les paumes humides, le jeune homme quitta la route 11 pour rejoindre le sentier en direction de la pension. L'environnement était verdoyant, calme... Zyra se sentira sans doute dans son environnement, ici. C'est ce que se disait mentalement, pour se rassurer. Pour ravaler l'amertume qui lui restait sur le bout des lèvres. Il faisait ça pour elle, pour qu'elle aille mais… Mais ça lui faisait mal.
La maison, quant à elle, respirait la rusticité propre à la région, entretenue et mignonne, perdu au milieu de la nature. Liam monta les quelques marches menant au perron et s'y stoppa. C'était la dernière étape, le dernier obstacle à franchir. Résolu, il sonna à ce qui semblait être l'interphone, écoutant une première tonalité, puis une autre... Avant qu'un bip se fasse entendre. Devinant qu'une autre personne se trouvait au bout du fil, il déglutit, avant de prononcer d'une voix fébrile : "Bonjour, c'est... Liam Nilson, d'Alola... Je vous ai contacté par téléphone, il y a quelques jours, pour une Doudouvet, elle s'appelle Zyra... Je suis venu vous la déposer pour des soins." Hésitant, le jeune homme se stoppa. Le dire à voix haute était encore plus douloureux qu'il ne le pensait. Il ravalait sa salive, attendant sur le pas de la porte la suite des évènements. Tendus, soucieux... C'était pour le bien de Zyra.
Du coup, ce serait pour le dépôt de ma petite Zyra (Doudouvet) Niv.12 et jusqu'au niv.60 !
Pour le prix, cela donnerait 138 combats x 20p$ = 2760p$
785 mots

Inscrit le : 29/10/2013 Messages : 2614 Région : Kanto

Le temps était agréable aujourd'hui, je m'étirais lentement avant de me diriger vers le jardin, tasse de thé à la main. C'était mon petit moment personnel du matin, avant que les différentes corvées ne s’imposassent. Je préférais toujours prendre un peu du temps pour moi, pour faire mon petit tour, vérifier que tout se passait bien dans le jardin, aller voir mes plantations et saluer les quelques compagnons présents dans le jardin dès le petit matin. C'était un moment paisible que j'affectionnais tout particulièrement. J'en oubliais souvent mon thé et finissais par le boire froid, mais comme pour le reste, j'avais pris cette habitude. Cela m'était facile de vivre la même journée, car c'était ce que j'avais toujours voulu : une vie simple. J'étais parfaitement heureux dans mon quotidien, il n'y avait pas toujours des journées particulièrement intenses et c'était exactement ce qui me plaisait. Tout bâton dans l'engrenage bien huilé me rendait fou à l'inverse, c'était le pire qui pouvait m'arriver.
Je préférais ainsi des journées comme celle-ci : un rendez-vous de prévu et rien d'autre à l'horizon qu'une routine impeccable avec un planning bien défini.

Herbert m'avait rejoint rapidement dans le jardin, pour une fois, il s'était levé après moi et au vu de la marque sur sa joue, je le soupçonnais fortement de s'être encore endormi au téléphone avec Özlem. Les pauvres, ils ne parvenaient pas souvent à s'accorder dans leurs temps libres, alors je pouvais comprendre que le moindre moment qu'ils avaient été utilisé précieusement. Herbert ratait même parfois des soirées série pour les passer avec Özlem en ligne, ce qui ne me dérangeait pas, parce que cela me permettait de regarder mes dessins animés que Herbert n'appréciait pas spécialement, alors c'était un peu mon moment rattrapage, ce qui m'allait très bien.

Enfin, il fallait s'arrêter de rêvasser et passer au travail. J'avais fini mon thé, bien sûr devenu froid, et j'avais directement nettoyé la tasse, en me servant rapidement deux tranches de brioche, avant d'aller faire un brin de toilette. La journée allait pouvoir commencer.

Et comme d'habitude, la journée était passée très rapidement, le déjeuner avait été pris en retard suite à une mauvaise blague de Kite, le Pikachu, qui avait fait semblant de s'être fait piéger dans un arbre, alors qu'il faisait en fait tout pour attirer l'attention du petit groupe habituel, avec grand succès. Une fois libéré de la corde qu'il avait dû s'attacher à la patte, il avait évidemment fait son petit spectacle. C'était vraiment épuisant de devoir s'occuper de lui tout le temps, mais il faisait aussi partie du groupe le plus sociable de la pension, alors ce genre d'interactions faisait partie du jeu. Et je souhaitais quand même que cela se passe de cette manière-là, plutôt que d'avoir toujours des Pokémon renfrognés et peu accueillants. De ce côté-là, je n'avais vraiment pas à me plaindre, ils avaient tous des caractères bien différents, mais beaucoup d'entre eux étaient plutôt perchés alors question animation, il n'y avait aucun problème.

Le moment du rendez-vous ne tarda pas à arriver, il n'y avait pas vraiment d'heure fixée, mais je savais que je l'attendais dans l'après-midi, alors la sonnerie ne m'avait pas étonné.
J'avais depuis peu installé un interphone en plus de la sonnerie de la pension. C'était Nathanael qui m'avait donné l'idée et devant mon incapacité habituelle à m'occuper des appareils électroniques, il était passé me donner un coup de main pour le positionner et le faire fonctionner. L'interphone donnait dans la maison, mais également dans le jardin, ce qui était le plus pratique. Cela nous donnait la possibilité de répondre, peu importe l'endroit où nous nous trouvions. Bon, ensuite, Nathanael m'avait soufflé la suite : il comptait m'installer une application sur le téléphone pour relier le tout et que ce soit sur mon téléphone que sonne l'interphone. J'étais plutôt pour, mais cela avait l'air compliqué et clairement je n'avais ni le temps, ni le courage, ni les capacités pour m'occuper d'un truc pareil. Mon ami m'avait dit qu'il me tiendrait au courant, mais j'avais bien senti le désespoir dans sa voix, d'autant qu'il avait préparé l'application pour moi et que même ainsi, je n'arrivais pas à la faire fonctionner. La patience était bien une de ses grandes vertus.

« Bonjour Monsieur Nilson, j'arrive tout de suite ! »

Là où je devais à mon tour travailler, c'était par contre pour répondre à l'interphone. Comme pour le téléphone, je trouvais cela très compliqué de trouver mes mots, alors je disais toujours que j'allais rejoindre la personne devant la pension, c'était quand même beaucoup plus simple pour moi.
Je filais donc à l'intérieur de la pension, pour ouvrir la porte au jeune homme. Je lui fis signe d'entrer, pour aller directement vers la boutique, là où il était beaucoup plus simple de discuter avec les clients.

« Je suis Elias Gladstone, l'éleveur de la pension. J'ai des documents à vous faire remplir pour la garde de votre Doudouvet, mais vous savez sûrement des choses à me dire sur sa condition et pourquoi vous souhaitez me la confier ? »

Au téléphone, il avait été très évasif et si j'avais pu comprendre que la situation était compliquée, je préférais en savoir plus. Le jeune homme avait l'air plutôt tendu, je ne souhaitais pas le brusquer, mais l'expérience me faisait penser qu'il fallait savoir ce qu'il se passait exactement afin de m'occuper au mieux de sa protégée et ce, quitte à mettre directement les pieds dans le plat.

Inscrit le : 15/04/2021 Messages : 135 Région : Alola

La Coto'thérapie, ft. Elias K. Gladstone
L'attente ne fut pas longue. Pourtant, le rouquin pensa vivre toute une éternité sur le pas de cette porte. Il parait qu'avant de mourir, on voit sa vie défiler devant ses yeux. Et bien pour Liam, il faut croire qu'attendre la venue d'un éleveur sur le perron de sa demeure s'apparentait à une expérience de mort imminente. Le petit voyant de l'interphone s'alluma, le tirant de ses rêveries. Puis une voix, la même que celle au téléphone lorsqu'il avait appelé pour prendre rendez-vous. Sans doute le propriétaire. Quel était son nom, déjà ? Elias, non ? Il se maudit intérieurement d'avoir une si mauvaise mémoire des prénoms. Se souvenir de personnes qu'il rencontrait régulièrement lui était aisé mais garder en mémoire les noms de parfait inconnus sur lesquels il ne pouvait mettre un visage était une véritable torture cérébrale. Il souffla du nez, agacé par sa propre incompétence. Au moins, sa flagellation mentale allait rapidement être mise à terme, la porte s'ouvrant enfin devant lui. Laissant apparaitre un homme, enfin, un jeune homme... L'Alolien ne réprima pas son expression surprise. Il pensait tomber sur une personne bien plus âgée. Enfin, l'âge n'est pas toujours preuve de compétence, bien sûr. Mais... Le roux s'infligea une claque mentale, essayant de se remettre les idées en place. Le propriétaire de la pension venait de l'inviter à le suivre à l'intérieur. Les pas dans ceux de l'éleveur, Liam ne pu s'empêcher d'observer la décoration de la bâtisse, curieux. Un petit guichet en bois, des poutres au plafond... Un style très différent de ce à quoi le jeune homme était habitué, dans sa région de plus en plus urbanisée. A son plus grand regret. Sur ce point, Laräwe lui manquait régulièrement : le paysage, la verdure, la faune et la flore. A quoi ressemblerait Alola si la région était demeurée un archipel loin de la civilisation ? Peut-être que tout ressemblerait au Village Flottant ?
Perdu dans ses pensées, Liam mit un quart de seconde avant de se rendre compte qu'il avait changé d'espace, étant passé de ce qui semblait être l'entrée à une pièce ressemblant à une… Boutique ? Quelques produits étaient posés sur des présentoirs, disposés méticuleusement. Cela lui rappelait presque la petite boutique de la ferme Ti-hiti. Avec moins d'odeur de fromage au lait meuh-meuh.

Aux paroles de l'éleveur, le rouquin afficha un maigre sourire, essayant de donner le change. La boule dans son ventre n'avait pas disparu, elle s'était seulement faite silencieuse quelques instants. Accompagnant ses paroles d'un léger hochement de tête, il souffla : "Bien sûr, pour les documents... C'est la première fois que je fais appel aux services d'un éleveur, à vrai dire, je suis un peu nerveux." Puis après une légèrement déglutition, il chercha où s'asseoir pour continuer la discussion et peut-être une table pour signer les papiers en question. Cependant, même si l'espace correspondant à son cahier des charges se présenta sous son regard, il n'osa pas prendre les devant et s'y diriger, attendant l'autorisation du propriétaire des lieux pour se faire. Il avait l'impression d'être un lycéen face à son proviseur.
Il passa une main dans ses cheveux, maladroit, cherchant à se donner une légère contenance. "Donc, hm... A propos de Zyra, enfin... Zyra, c'est le nom de ma Doudouvet. Depuis un... "Accident", elle ne supporte plus l'extérieur et semble terrifiée par tout ce qui l'entoure. Je travaillais sur une plage et elle s'est égarée lorsque j'ai eu le dos tourné... Elle a été agressée et gravement blessée par des pokemons sauvages. Depuis, lorsque j'essaye de la faire sortir de sa pokeball, elle se réfugie dans un coin et refuse qu'on ne l'approche ou d'en bouger." Au fur et à mesure de ses mots, le roux perdit son maigre sourire forcé au profit d'une mine soucieuse. Ses doigts, joints devant lui, dansaient dans une anxiété palpable. "Lorsqu'elle est en extérieur, dans son coin, elle pleure beaucoup. C'est... Douloureux à supporter pour moi." Cette confession lui coutait mais il était en présence d'un professionnel, après tout. Il pouvait se laisser aller. Prenant une brève inspiration, il leva les yeux vers l'éleveur. "J'ai essayé de la rassurer, même chez moi, en sécurité... Mais rien n'a fonctionné. On m'a conseillé de voir un professionnel qui saurait mieux y faire que moi... J'ai... Beaucoup de travail et je ne suis pas à la hauteur, en tant que dresseur, pour... Lui rendre son bien-être. Je n'arrive pas à comprendre ce qui ne va pas et comment l'aider... D'où ma présence ici."
Il reprit enfin son souffle, légèrement essoufflé. L'émotion lui serrait la poitrine. Il hésitait à donner plus d'information sur le passé de Zyra sur Laräwe. Est-ce que l'éleveur en aurait la nécessité ? Dans le doute, il poursuivit, un peu plus calmement : "Je l'ai ramené d'une île, à Alola... Je crois qu'elle est très jeune et je ne l'ai jamais vue avec d'autre pokemon là-bas. Même si je ne suis pas certain, je ne sais pas si ces informations là peuvent vous aider..." Plus l'éleveur en savait, et mieux il pourrait faire son travail, se disait Liam. C'est ce qu'il avait dit lui-même.

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Inscrit le : 29/10/2013 Messages : 2614 Région : Kanto

J'avais toujours l'impression de débarquer avec mes gros sabots quand je recevais quelqu'un à la pension. Comme si je ne savais pas juste recevoir les clients de manière normale... En tout cas, c'est vraiment le sentiment que j'ai à chaque fois que j'ouvre la porte, car la personne en face ne réagit pas souvent d'une manière normale. Et Monsieur Nilson faisait partie de ce groupe de personnes qui visiblement n'étaient pas très à l'aise avec mon arrivée. Il faudrait vraiment oser un jour en parler à un de mes clients, mais j'avais bien peur d'encore plus les effrayer si je me risquais à demander ce genre de détails. Je faisais donc comme si de rien en le laissant entrer, en me disant que s'il y avait vraiment un problème à me signaler, il le ferait de toute façon. C'était assez logique de ne pas me laisser continuer à faire des erreurs sans me le dire. Enfin, il avait l'air quand même nerveux, donc peut-être qu'il n'allait pas non plus oser tout me balancer à la figure. J'étais prêt à accepter certaines remarques ceci étant dit, il fallait bien trouver des moyens pour s'améliorer.
Enfin, au lieu de me concentrer sur moi comme d'habitude et à outrance, il fallait bien que j'écoute mon client pour pouvoir répondre à sa demande. Cela semblait tout de même la moindre des choses, j'avais quand même l'impression d'être le pire éleveur en terme d'accueil parfois, beaucoup trop dans mes pensées.
Je m'efforçais de guider le jeune homme auprès de moi pour commencer. Il venait de m'indiquer qu'il était nerveux, c'était bien de sa part de me le dire, parce que cela me permettait de me montrer plus chaleureux, mais dans le même temps cela me mit un petit coup de pression. Est-ce que j'allais réussir à dissiper toutes ses craintes ? Je n'en étais vraiment pas sûr, mais j'allais faire de mon mieux, je ne pouvais décemment pas le laisser dans des soucis que je pouvais visiblement régler. J'espérais simplement qu'il n'allait pas mettre trop d'espoir sur mes épaules, car je n'avais pas toujours toutes les réponses. Il s'en remettait néanmoins à moi, j'avais de la chance d'être dans cette position, d'une certaine manière.

Monsieur Nilson évoqua alors sa Doudouvet. J'étais déjà attendri par ce Pokémon, il faut dire que je les trouve adorables de base et que tous ceux que j'ai rencontré étaient toujours de bonne composition. Je me demandais comment d'autres Pokémon avaient pu s'attaquer à un être aussi pur. Cela m'embêtait réellement pour Zyra et Monsieur Nilson. Il avait dû s'en vouloir terriblement après tout cela. Évidemment, il ne pouvait pas mettre la faute sur lui-même, mais je me disais qu'à sa place, ce serait sûrement mon cas, alors il devait se retrouver dans cette situation, pauvre de lui. Je comprenais ainsi pourquoi il était si nerveux et je voyais bien que cela n'avait donc rien à voir avec moi. Il venait de m'exposer très clairement son impuissance face à une situation qu'il n'avait aucun moyen de maîtriser.

Je le regardais alors avec un air grave, acquiesçant à certains moments, prenant aussi quelques notes, même si je savais déjà que je n'aurais aucun mal à retenir tout ce qui pouvait concerner ce petit être. Je voulais vraiment l'aider, mais pour cela, il fallait vraiment travailler longuement sur toute la souffrance qu'elle avait ressenti. Je comprenais qu'il pouvait manquer de temps et qu'il n'était pas facile de se lancer dans cette aventure seul. Je pouvais l'aider, lui redonner confiance. Oui, cela allait prendre du temps, mais il était au courant. C'était donc possible.

« Je vois. »

J'essayais re reprendre la conversation, mais cela n'était pas évident d'avoir quelque chose à dire face à tout cela. Monsieur Nilson ajouta d'autres informations plutôt intéressantes. Le fait d'avoir vécu sur île et de ne pas être très entourée à la base n'avait pas dû l'aider à apprécier et craindre quand il le fallait la présence d'autres Pokémon. C'était probablement ce qui lui avait attiré des ennuis. Elle était sûrement très naïve au départ et maintenant que la peur l'avait étreinte, elle n'arrivait plus à s'en séparer. La situation n'était pas désespérée, mais pas loin de l'être, je ne pouvais pas le nier.

« J'accepte de vous aider. »

Je voulais que cela soit quelque chose de très clair et je souhaitais dissiper tout malentendu éventuel. J'allais avoir la responsabilité de Zyra pendant un moment, alors, je ne pouvais pas prendre cela à la légère. Je ressentais l'affection qu'il portait à sa protégée et je ne voulais pas la mettre de côté.

« Cela risque de prendre quelques temps, je vais devoir acquérir sa confiance avant de pouvoir tenter quoique ce soit et... Je ne suis même pas sûr de ma réussite dans cette entreprise. Vous pouvez me croire sur parole, j'essaierai tout ce qui est en mon pouvoir. »

J'étais là peut-être un peu trop sérieux. J'avais peur de l'intimider, mais je voulais vraiment lui faire comprendre que j'étais vraiment déterminé à l'aider et à bien m'occuper d'elle.

« Je vous tiendrai au courant de toutes mes avancées, selon le temps que cela durera, vous aurez aussi la possibilité de venir la voir ici. Le but est vraiment de vous aider tous les deux. J'ai... J'ai aussi un tarif adapté pour les prises en charge sur le long terme afin de vous permettre de pouvoir les assurer. »

C'était parfois le nerf de la guerre, donc il fallait bien l'évoquer également, même si ce n'était pas toujours simple. J'étais tout à coup aussi nerveux que lui, je ne voulais pas paraître comme un simple commerçant, j'étais quand même bien plus que ça, enfin, je l'espérais.

« Pardon de vous en parler aussi tôt, mais je sais que cela peut être une question importante. Alors, je préférais vous prévenir... »

Et c'est ainsi que je m'enfonçais... Enfin, je sortis la grille tarifaire qui parlerait mieux que moi. Je la tendis au jeune homme en face de moi, avec un petit sourire.

« J'ai pu par le passé m'occuper de Pokémon qui avaient été blessés, meurtris... J'en ai aussi recueillis avec le concours du Centre Pokémon du coin... Donc j'ai malheureusement un peu l'habitude de les aider. Je souhaite essayer avec votre Doudouvet. »

J'étais déterminé, je voulais le montrer.

Hello, je te rends donc ta petite protégée ! (:
Doudouvet niv. 60 (3/5)