L'ardoise s'allonge

Inscrit le : 03/01/2014 Messages : 1293 Région : Kalos

Au moment même où je mets un pied dans le cabaret j'entends un énorme fracas. Mon attention est directement attirée vers la gauche, là où il y a du mouvement. Je constate que Cerise est habillée d'un long manteau crème en fourrure qu'elle s'amuse à caresser en toisant de haut l'homme en costard qui gît à présent sur le sol. « Un mafieux qui a voulu faire taire les folles du cabaret. » Ma main se pose délicatement sur la pokéball d'Escroco à ma ceinture. Cerise me l'a bien fait comprendre, mon rôle est justement de les protéger. Il m'est arrivé plusieurs fois de devoir user de mes pokémons pour calmer ces mecs. Mais aujourd'hui elle n'a pas besoin de mes services. La forme gracile de Lockpin accompagne la propriétaire du Lait de Cerise. « Ah ? Il est revenu de son séjour en pension ? » J'étais surprise, je pensais qu'on m'enverrais le chercher comme c'était moi qui l'y avait emmené. Je ne m'en formalisais pas, pas mécontente d'éviter un voyage à dos de Scorvol.
Comme la patronne maîtrisait la situation je les ignore royalement pour aller poser mon cul sur les hauts tabouret au comptoir. Tabatha, le travelo aux moustaches en guidon, n'est pas là je dois donc prendre mon mal en patience. Je me retourne donc pour admirer la fuite du lascar. J’applaudis modestement la performance, offrant même une petite caresse au lapin quand il passe près de moi.

- Salut ma chérie, comment vas-tu ? Tu as vu comme Pipine a bien progressé ? Cette Naara a fait des merveilles. Bientôt on aura plus besoin de toi.

Elle me fait un clin d’œil en repassant de l'autre côté du bar. « Gnagnagna ! » Je la vois se pencher et trifouiller sous le bar. M'attendant à être servie je me rapproche avec espoir. C'est alors que ma charmante amie en talons roses sort une liste sacrément longue avec mon nom en haut. Je me renfrogne immédiatement, sachant pertinemment ce qu'elle va me demander.

- Alors alors ma chérie... Nous en sommes à … Trois cent soixante quinze euros. Une jolie ardoise. On devrait l'accrocher.

Et voilà qu'elle épingle bien en évidence l'argent que je leur dois. Je m'étale sur le bois, vexée. Elle sait parfaitement que je n'ai pas l'argent. Mon loyer est cher, mes pokémons me coûte aussi une blinde en nourriture et j'ai dû laisser ma bagnole chez le garagiste, en attente de réparation quand j'aurais les sous. Mais voilà... Je n'ai pas les sous.

- Je ne peux pas payer, grinçais-je des dents.

Cerise émit un petit sifflement dépité avant de secouer la tête théâtralement. Son regard disait : que vais-je bien pouvoir faire de toi ? Et moi je pensais intérieurement : me laisser grignoter tes petits gâteaux ?

- Je ne peux plus te servir Zoé. Ce n'est plus possible. Je vais devoir te demander de sortir...

Me voilà devant le havre. Un lieu de sérénité qui promet plusieurs mois de détente.Mais bien sûr ce n'est pas pour moi. Pourtant c'est moi qui suis fatiguée.. Fatiguée de mon boulot, de mon chef, de mes pokémons, de mes obligations et de moi-même aussi. Si je n'avais pas été aussi dépensière sur la bouffe de mes pokémons j'aurais pu continuer à fréquenter le Lait de Cerise et continuer à consommer leurs délicieux petits gâteaux qui me permettent de faire le vide en moi. Mais voilà ! Je suis trop dépensière. Me voilà donc dans une pension avec l'idée d'y laisser un pokémon.
Je traverse l'allée, regardant d'un seul œil le jardin rempli de jouet. « On dirait les mêmes installations qu'on a utilisées lors de notre entraînement avec Happy. » Je me dis que c'est bien. Mon pokémon va progresser et pourra peut-être même m'assister dans mes missions de flic. Trop d'espoir ?
J'entre dans la petite maison en bois, vois une demoiselle qui doit être l'éleveuse et « POUIIIIIC » Mon pied se pose sur un objet rond et caoutchouteux et je vole dans la pièce. Je m'écrase lourdement sur le sol dans un grognement. « Pathétique » Je sens une vague de rage m'envahir. Trop c'est trop ! Mais rien ne sort. Je me relève sans rien dire, donnant un coup de pied dans la balle pour l'éloigner puis je m'avance vers la jeune femme, la mine sombre. Je ne suis pas comme mon père, je ne cède pas à la colère même si je suis fatiguée qu'il ne m'arrive que des merdes.

- Bonjour, Agent Wells, j'aimerais vous laisser un pokémon en pension. C'est possible de payer après ?

« Ou en plusieurs fois ? Ou pas du tout ? Et si je trouve que vous avez fait du mauvais boulot je peux repartir sans payer ? » Ouais je commence déjà à me demander si ce n'était pas une mauvaise idée... Puis je me souviens que Cerise m'a dit que bientôt elle n'aurait plus besoin de moi. Il faut donc que j'augmente la puissance de mes pokémons pour lui rester indispensable. mais avec mon boulot j'ai clairement pas le temps de m'en occuper. Mais en plus si je laisse un pokémon en pension ça me fera des économies de bouffe! "Je suis trop intelligente"

Hrp:

Inscrit le : 11/08/2015 Messages : 2106 Région : Kalos

___Tes yeux suivent avec attention le vol des deux pokémons dans le ciel.
« Allez Tsubame ! Rattrape-la ! »

___Le Nirondelle accélère à nouveau, envieux de gagner la course face à Tsubasa, ta Passerouge. Peu à peu, il finit par gagner du terrain, avantagé par le handicap de ton pokémon. Un sourire vient éclairer ton visage ; Tsubame va réussir, tu en es persuadée.
___Un dernier coup d’aile puissant lui permet d’atteindre Tsubasa.
___Son bec qui vient effleurer le plumage de ta Passerouge signe la fin d’un long parcours.
« Génial Tsubame ! Tu as réussi ! »

___Tu sens un regard sur ta nuque, mais tu n’y prêtes pas attention. Nul doute que Nathaniel a été attiré par tes cris d’encouragement, jetés à travers la plaine où tu entraines Tsubame depuis l’aube. Sa présence ne te dérange plus, et tu es bien trop heureuse pour te laisser décontenancer. Aujourd’hui était un jour de grande victoire.
___Tu rappelles les deux pokémons oiseaux, qui reviennent bien vite vers toi, à la même vitesse, mais d’un vol droit et appliqué pour Tsubame, d’une allure plus modérée et oscillante pour Tsubasa. Elle a beau avoir appris à voler malgré son aile atrophiée, et à s’en sortir si bien que c’en était confondant, elle sera toujours trahie par le chancèlement que crée le déséquilibre de taille entre ses deux ailes.
___Une fois à portée de voix sans que tu n’aies à mettre à l’épreuve tes cordes vocales, tu reprends la parole.
« Un dernier exercice ! »

___Du doigt, tu pointes un arbre au loin.
« Allez jusque là-bas, et revenez ! Tsubasa, tu partiras juste après Tsubame. Tsubame, tu ne devras pas te faire rattraper ! Prêts ? »

___Tsubasa piaille d’abord à l’intention du Nirondelle, qui lui répond, avant de se tourner vers toi. Ils le sont.
« Alors… C’est parti ! »

___Tsubame s’élance, suivit de Tsubasa. Tu les observes avec attention. Le Nirondelle peut le faire, tu en es persuadée. Cela fait des semaines qu’elle est au Havre. C’est toi qui l’avait trouvée, lors d’un passage à Relifac-le-Haut, abandonnée, frigorifiée et blessée. Une de ses ailes avait été brisée. Les dégâts étaient sérieux, et Nathaniel avait eu la même peur que toi ; allait-elle pouvoir voler à nouveau un jour ?
___Après les atèles, les bandages ainsi que les les soins avaient suivis la rééducation, puis l’entrainement. Le travail a été long, et loin d’avoir été aisé. Seulement, te voilà, observant une course que Tsubame est en train de gagner. Elle a déjà gagné, pas seulement face à Tsubasa ; elle a gagné face à la vie.
___Dans ton dos, tu te doutes que Nathaniel doit être lui aussi perdu dans la contemplation de ce spectacle. Sûrement une épaule appuyée contre le chambranle de la porte d’entrée de la pension, la tête légèrement penchée sur le côté. Comme il l’est souvent, à cet endroit. Pendant un instant, tu es troublée de réaliser combien tu es précise et certaine de l’image que tu te fais ; le connais-tu tellement maintenant ? Mais très vite, la réalité l’emporte sur ton égarement. Tsubame a atteint l’arbre, et repart dans ta direction ; Tsubasa et lui se croisent. Ils ne sont qu’à deux battements d’ailes l’un de l’autre, mais c’est ce qui fait toute la différence.
___Tu vois alors ta Passerouge accentuer le battement de ses ailes. Il s’en faut de peu pour que le déséquilibre crée par son aile atrophiée ne la fasse dévier de son vol, ce qui l’aurait définitivement écartée de la course. Heureusement, elle réussit à contrebalancer son infirmité en usant de façon moins puissante son aile valide. Vous aviez travaillé si longtemps pour ce résultat. Sans même t’en rendre compte, tu retiens ton souffle. Les pokémons se rapprochent, de plus de plus. De toi, mais aussi l’un de l’autre ; pourtant, cela ne suffit pas. Tsubasa a beau gagner du terrain, elle n’arrivera pas à atteindre son concurrent à temps.
___A nouveau, elle met toutes ses forces dans une ultime accélération.
___Soudain, alors qu’elle continue d’avancer, une lumière blanche entoure Tsubasa, manquant de t’aveugler tant tu la fixais. Tu écarquilles les yeux, tout en mettant ta main en visière. Volant toujours de toute ses forces mais décontenancé par ce qui se passe derrière lui, Tsubame tourne la tête pour comprendre d’où provient une lueur si forte.
___La lumière se tarit très vite ; cela ne dure que quelques secondes, durant lesquelles le Nirondelle n’a guère réussi à prendre de l’avance. Tsubasa a continué à voler tout le long, alors que ses ailes, les plumes de sa queue et sa tête s’allongeaient.
___Tsubasa vient d’évoluer sous tes yeux.
___Tu n’avais vraiment pas prévu cela. L’entrainement était celui du Nirondelle, bien que tu saches que Tsubasa en tirait parti. Cela fait tellement longtemps que tu es avec ton pokémon, tu ne pensais même plus à cela. En tout cas, cette évolution impromptue change la donne, énormément. Ta Passerouge… non, ta Braisillon accélère, et tu sais qu’elle n’aura aucune difficulté à rattraper Tsubame.
___Elle ne le fait pas.
___Dans un dernier effort, le Nirondelle parvient jusqu’à toi, si vite qu’il manque de te percuter ; il ouvre grand les ailes perpendiculairement, et tu n’as qu’à ouvrir les bras pour y accueillir le pokémon. Tu le félicites, tandis que Tsubasa vient se poser sur le sol, juste à côté de toi. Tu lui souris.
« Bravo à toi aussi Tsubasa. »

___Le pokémon lance un piaillement joyeux qui te fait sourire.
___Aujourd’hui est vraiment un bon jour.
___Plusieurs caresses et félicitations plus tard, vous finissez par revenir à la pension. Tsubasa fait des ronds joyeux dans le ciel, visiblement très heureux. Son aile droite est toujours très petite par rapport à l’autre, son vol est toujours penché ; au creux e ton ventre, tu as une étrange sensation. Comme si malgré son physique visiblement différent, tu n’arrives pas réellement à voir autre chose que la petite Passerouge délaissée que tu as prise avec toi il y a quelques années.
___Tsubame rejoint Tsubasa dans son vol joyeux, et tu ris doucement. Même le jour où ils évolueront, tu garderas d’eux cette image.
___Tu rentres finalement dans la pension, suivit des deux pokémons à qui tu offris une bonne assiette de nourriture pour pokémon oiseau chacun. Puis, alors que tu caresses tendrement le haut de la tête de Tsubame, tu entends la porte s’ouvrir derrière toi. Tu te relèves, surprise.
___Juste à temps pour voir une femme glisser sur un jouet qui trainait par-là, et terminer au sol, les fesses les premières.
___Si tu n’étais pas aussi décontenancée, tu aurais sans doute ris intérieurement ; tout ce que tu arrives à faire, c’est bredouiller un :
« Est… Est-ce que ça va ? »

___Avant que tu n’aies le temps d’agir pour tenter de l’aider, alors que l’idée se frayait un chemin dans ton esprit, la femme se relève sans un mot. Tu te mords l’intérieur des joues. Ce n’était pas une très bonne façon de réserver un bon accueil. D’un autre côté, c’est une pension, avec des pokémon un peu partout, et des jeux pour eux… Il est évident qu’il faut faire attention non ?
___Tu passes une main dans tes cheveux ; la présentation de la femme te fige dans ton geste. Agent ? Ton expression reste neutre, mais le mot résonne en toi. Tu es encore considérée comme sbire de la team Plasma. Peut-elle être ici pour cela ? Elle dément très vite cette question en continuant sur sa lancée, pourtant, tu restes méfiante. On ne sait jamais. Un masque affable sur le visage, tu gardes tes soupçons présents, là, dans un recoin de ta tête. Dissimulée, mais prêts à montrer les crocs.
« Bonjour ! Bienvenue au Havre, excusez-nous pour cet incident, j’espère que tout va bien ? »

___Tu ne sais pas exactement si ce qu’elle te demande est possible, tu n’en as jamais discuté avec Nathaniel. L’argent n’est pas vraiment un problème, votre pension réalise plutôt tranquillement son petit bout de chemin. Cependant, tu penses savoir quoi faire.
___C’est étrange, comme les choses évoluent. Tu n’aimes pas accueillir les clients, mais te voilà forcée par un coup du destin, et tu t’en sors très bien ; peut-être qu’au final, ce n’est que l’avant qui t’angoisse tant. C’est t’imaginer le faire, te dire qu’il te faut le faire… Prise sur le vif, tu n’as aucun souci à t’adapter. Ton éducation aristocrate n’y est sûrement pas étrangère. En tout cas, tu as ici la preuve que tu en es très bien capable. Tu as cet instinct, même si tu en rejettes l’existence ; il est là.
« Pour le paiement, il faudrait payer au minimum la moitié de la somme due au moment où le pokémon est laissé. De quel pokémon s’agit-il d'ailleurs ? »

___Parce que commencer par parler d’argent à peine arrivée, c’est un peu trop étrange à ton goût, tu préfères t’assurer qu’il n’y a nulle entourloupe. Tu as trop l’habitude des petits manèges comme des grands stratagèmes qui se font dans la haute société pour ne pas être méfiante. Cela ajouté à ton manque de confiance instinctif envers les inconnus. Et son statut d’agent. Et ton éducation. Et… bien assez de choses, tout simplement.

HRP:

Inscrit le : 03/01/2014 Messages : 1293 Région : Kalos

Elle m'annonce que je vais devoir payer la moitié. « Pfff... Je vais lui faire un chèque en lui disant s'attendre que je la prévienne pour l'encaisser. Genre jamais... »
En bonne éleveuse elle me demande des précisions sur le pokémon que je souhaite déposer. Elle ne va pas être déçue, le lascar que je lui laisse n'est pas le plus facile. Cochignon aurait pu être une vraie plaie et en le laissant en pension j'aurais clairement fait des économies de bouffe mais je ne pouvais m'y résoudre. Ce gros cochon faisait partie de mes plus proches pokémons et malgré que ça soit un ventre sur patte dénué de sentiment, je m'y étais attachée. Comme Escroco, Scorvol, Chamallot et Sancoki. Le seul de mes pokémons auquel j'étais le moins attachée et que je pouvais allègrement larguer dans une pension c'était Balbuto. Cette espèce d’envoûteur du dimanche qui veut toujours combattre n'importe qui.
Je libère la bestiole en question en expliquant la situation à la demoiselle.

- C'est le dernier pokémon que j'ai chopé et il est un peu bizarre. Du genre à hypnotiser des enfants pour en faire ses marionnettes... Ouais je sais c'est glauque. M'enfin je voudrais que vous vous occupiez de lui, vous l'entraîner, vous le nourrissez, vous faites votre job quoi.

Vous dépensez du fric à ma place pour le garder en vie en gros. On s'occupe de régler la paperasse et je repars les poches un peu plus légères.

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Plusieurs mois sont passés avant que je reçoive l'annonce de la fin de l'entraînement de Balbuto. Le mail est arrivé le matin alors que j'étais encore au boulot. C'est le couperet, c'est la grosse merde que j'avais lâchée il y a des mois et qui me revient à la gueule. Mon partenaire de mission, Rahi, voit immédiatement que quelque chose ne va pas et grâce à son putain de sixième sens il trouve direct que j'ai des soucis d'argent. « C'est pas bien compliqué de comprendre n'empêche. Je suis un panier percé. Dès que j'ai un sous je m'en vais le dépenser chez Cerise. » Moi qui avais finalement réussi à rembourser ma dette au cabaret, voilà que je m'en fais une nouvelle dans une pension. « Allez ! Avec un peu de chance et mon charme légendaire, j'arriverais peut-être à faire patienter la gérante quelques mois ou deux. »
N'ayant toujours pas de voiture, boire ou conduire il faut choisir, je me rends au Havre entre les pinces de Scorvol. On s'y fait à la longue mais je préfère quand même le moelleux d'un fauteuil. C'est toujours la même jeune femme qui m'accueille et cette fois j'évite les jouets qui traînent au sol pour aller la voir directement.

- Bonjour, je suis la dresseuse de Balbuto et je reviens le chercher.

Son absence ne m'a pas manqué mais je ne suis pas une sans cœur, je n'abandonne pas un pokémon. « Et ça serait con de payer pour abandonner un pokémon quand même. » Juste avant qu'elle ne me parle de son travail ou qu'elle ne m'apporte la bestiole, j'aborde le sujet du prix rapidement.

- Dites-moi, débutais-je moins sûre de moi tout à coup, c'est combien déjà ?

Je ne sais pas comment m'y prendre. Lui dire que l'entraînement a pris trop de temps et que j'ai dû utiliser l'argent que j'avais mis de côté? Elle va voir venir le mensonge à des kilomètres. Lui avouer que j'avais complètement zappé que j'avais déposé un pokémon chez elle? Je vais passée pour une irresponsable et elle ne voudra jamais me rendre mon pokémon. C'est peut-être le bon plan, comme ça je paye pas et elle garde sa bouche à nourrir en plus. Il faudrait que je trouve un truc à redire, genre je pourrais me plaindre de son travail. Mais comment?

hrp:

Inscrit le : 11/08/2015 Messages : 2106 Région : Kalos

___L’agent te fait une présentation plutôt particulière de son pokémon, si succincte que tu attends plusieurs longues secondes avant de ne réaliser qu’elle avait fini ce qu’elle avait à dire. Tu restes décontenancée. Les clients dont tu t’étais occupée jusqu’à présents n’étaient pas même à moitié aussi nonchalants que cette femme. Bien que tu fais attention à ne pas le laisser paraitre, tu ne sais pas trop quoi en penser. Ou plutôt, tu fais ce que tu peux pour ne pas laisser des idées négatives s’imposer et venir voiler ton jugement.
___Tu appelles Nathaniel pour qu’il t’aide à s’occuper de l’enregistrement du pokémon afin d’être sûre de ne pas te tromper et qu’il te confirme la politique tarifaire, et tu profites de la signature du contrat pour faire connaissance avec le pokémon. Celui-ci se mit d’abord à tourner sur lui-même, puis ne s’arrêta que pour te regarder fixement. Tu détournes le regard immédiatement. Hors de question qu’il t’hypnotise à peine arriver ici.
___Voilà quelqu’un qui allait demander du travail…

___Plusieurs mois plus tard, le petit Balbuto est maintenant un grand Kaorine, et les progrès faits sont indéniables. Déjà de par son évolution, quelques semaines auparavant, et par les capacités acquises grâce à vos entraînements, mais il avait aussi gagné un peu en maturité, à défaut d’être plus sage. Tu n’avais pas pu le mettre en contact avec des enfants afin de tenter de corriger sa mauvaise manie les concernant, mais au moins il ne tentait plus rien avec toi. Même parmi les pokémons de la pension, il ne prenait plus comme victime que Prince, qui se laissait un peu trop faire, et encore, c’était de plus en plus rare. Le reste du travail, c’était avec sa dresseuse qu’il allait devoir le faire. Si avec toi il obéissait, il fallait qu’il apprenne à suivre aussi sa dresseuse maintenant.
___Lorsque l’agent arrive une nouvelle fois à la pension, ton appréhension quant à son rôle d’agent a disparu. Déjà car tu n’as nullement eu l’impression qu’elle avait conscience de quoi que ce soit concernant tes ancienne activité dans la team Plasma, mais aussi car les choses ont bien changé depuis le jour où elle était venue. Tu as repris ta vie en main, ton contact avec les sbires est définitivement rompu, et surtout, tu as appris à te rouvrir réellement aux autres. Tu sens aujourd’hui le résultat de toutes ces transformations infimes qui se sont peu à peu faites en toi.
___Son arrivée est moins bruyante que la première fois, et tu l’accueilles à nouveau. Cependant, cette fois, tu demandes à Nathaniel de rester avec toi. Le chèque que vous avait fait l’agent était toujours non encaissé, et si vous n’avez pas de problème de fin de mois donc vous vouliez bien attendre pour le faire, tu ne sais pas comment agir. Nathaniel est le meilleur de vous deux quand cela concernait l’argent.
___Quand elle demande finalement de lui rappeler le prix de la pension, tu le laisses donc s’en charger. Il annonce la somme après un coup d’œil vers le carnet ouvert sur la table, avant d’ajouter :
« Nous avons d’ailleurs toujours votre chèque que nous n’avons pas encore encaissé. Pour pouvoir vous rendre votre pokémon, il va falloir nous verser la somme restante, ainsi que nous donner l’autorisation d’amener le chèque à la banque. »

___Tu te retiens de jeter un coup d’œil vers Nathaniel. Lui non plus ne semble pas entièrement confiant dans ce qui est en train de se passer. Vous avez bien entendu l’hésitation dans la voix de la femme, ce qui ne fait qu’ajouter à la suspicion que tu ressens de plus en plus. Sans compter qu’elle n’a jamais pris de nouvelles de son pokémon durant ces quelques mois. Soit elle est complètement irresponsable, soit elle cache quelque chose, soit… soit tu ne sais quoi, mais en tout cas, il y a anguille sous roche.
___Seulement, malgré ce que vient d’expliquer Nathaniel, il y a un souci. Vous devez lui rendre son pokémon, vous ne pouvez pas le garder ici. Tu commences pourtant à te demander si c’est une bonne idée… Est-ce que vous allez devoir appeler les agents à cause de l’une des leurs ?

HR:

Inscrit le : 03/01/2014 Messages : 1293 Région : Kalos

Elle n'est pas toute seule. Un grand mec à la chevelure verdoyante se tient à ses côtés. Il n'a pas l'air menaçant, son visage est même plutôt avenant mais, il fait la différence. Si l'éleveuse avait été seule j'aurais pu essayer de baratiner, de pousser le bouchon jusqu'aux limites pour qu'elle me laisse tranquille avec cette histoire d'argent. Aucune chance que ça arrive maintenant, je le vois dans les yeux de cet homme. « Comment je me sors de ce merdier moi ? »
Je me balance d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Ils font immédiatement référence au chèque que j'avais laissé et qu'ils n'ont pas encaissé faute de nouvelle de ma part.

- Ah ouais, fut ma seule réponse.

Bonjour la répartie. Là je suis prise de court, je ne sais pas comment réagir. Il faut que j'arrive à changer de sujet. Je demande alors à voir mon pokémon. Il y aura peut-être un truc à dire dessus. Je pourrais balancer qu'il a carrément une sale mine et que franchement, je ne devrais pas payer pour un boulot aussi lamentable. Avec un peu de chance je me tire sans parler de cette histoire de deuxième chèque. Sauf qu'il y a ma signature dessus. Même si je pars, ils pourront toujours se payer la moitié de la somme due. La moitié ça fait déjà plus de sept cent pokédollars. « C'est plus de la moitié de ma paye putain ! » J'ai vraiment eu une idée débile en emmenant Balbuto ici.

- Euh... Ce n'est pas mon pokémon, fis-je en découvrant une énorme poupée marron dont les bras volaient autour d'elle.

On m'assura que si, l'entraînement avait porté ses fruits jusqu'à le faire évoluer. Et ils ont l'air content d'eux en plus ! Bravo ! Maintenant il va me coûter encore plus cher ! Je sors rapidement le pokédex pour avoir une petite description de ce nouveau pokémon. J'apprends rapidement qu'il est essentiellement fait d'argile et que son origine viendrait d'une ancienne civilisation assez avancé pour créer un pokémon qui balance des rayons laser.

- Euh ce n'est pas mon pokémon, répétais-je avant de changer de discours. J'vous avais laissé un Balbuto ! C'était pour récupérer un Balbuto ! Maintenant je fais quoi de ce pokémon ! Il est trop grand pour rentrer dans mon appart !

Wahou ! Quel argument ! Qu'elle conne, je vous jure ! Maintenant c'est sûr, ils vont comprendre que je suis fauchée. Je le vois bien à leurs regards interloqués. Il faut que je trouve une solution, un compromis. Je tente de jouer avec cette histoire de pokémon évolué. Ils l'ont entraîné et tout mais ils me rendent pas le bon pokémon. La moitié du job, la moitié de l'argent. Je tente, on verra si ça passe. Je rajoute que je n'ai qu'un petit salaire d'agent, pas très mirobolant et que j'ai une équipe de six pokémons à nourrir, à appart à payer, une bagnole péter à rembourser. Bien sûr je ne mentionne pas mes petits hobbys qui me coûtent le plus cher. Il faut bien vivre merde ! L'être humain n'est pas fait pour suivre la formule 'métro/boulot/dodo'. J'ai besoin d'évacuer, surtout avec un job comme le mien.

570 mots

Inscrit le : 11/08/2015 Messages : 2106 Région : Kalos

___Tu fronces les sourcils. L’attitude de l’agent est étrange, pour ne pas dire franchement louche. La réponse laconique et sa manière de se balancer d’un pied à l’autre sont des signaux bien assez clairs, même pour une personne qui ne serait pas habituée à repérer le langage non verbal chez les autres. Pour toi, c’est exactement comme si elle agitait un drapeau marqué « Il y a un problème. » accompagné de pompons criant « Je ne dis pas tout. ». Le tout en faisant du trapèze avec des claquettes. Les bras croisés, tu serres un peu trop fort ton bras gauche, les ongles enfoncées. Si Nathaniel n’était pas là, tu ne saurais pas quoi faire. Comme il est là, tu tournes simplement ton regard vers lui, le temps d’un nouveau contact silencieux. La méfiance s’est installée dans les yeux verts de l’éleveur.
___Quand la jeune femme décrète qu’il ne s’agit pas de son pokémon, vous voilà lancé sur l’évidente explication qu’il a simplement évolué, car depuis leur séparation, Balbuto avait fait tant de progrès qu’il était devenu un grand et beau Kaorine. Tu as du mal à garder ton calme ; Nathaniel le fait pour toi, il te demande ton pokédex, montre à l’agent la description de ce dernier et explique encore une fois qu’il s’agit bien du bon pokémon, simplement évolué. La femme s’entête pourtant à le refuser.
___Parce qu’il ne rentrera pas dans son appartement.
___Cette fois, tu vois rouge. Fait-elle aussi partie de ces personnes qui n’en ont que faire de leurs pokémons, qui ne pensent qu’à leurs petites affaires, qui dès qu’ils adoptent un pokémon qui grandi un peu trop préfère les laisser derrière eux car ils sont devenus moins pratiques ou parce qu'ils ne s'accordent pas avec la dernière couleur de leur nouvelle cuisine ?!
« Ecoutez, commences-tu avec véhémence, tentant de la contenir, sans véritable succès, vous nous avez laissé votre pokémon sans nous poser trop de questions, ni à vous-même visiblement. Votre pokémon était un Balbuto, c’est un pokémon qui, comme beaucoup d’autres, évolue lorsqu’il atteint une certaine maturité et une certaine expérience, que nous lui avons fourni ici comme c’est écrit sur le contrat que vous avez signé. Vous nous avez demandé de l’entraîner et de le nourrir, c’est chose faite. Comment osez-vous dire qu’il ne s’agit pas de votre pokémon ? Devant lui, qui plus est ? Les pokémons psy ne sont que davantage plus sensible à ce que disent et ressentent les humains, et c’est à croire que vous ne voulez plus de lui ! Pourtant c’est votre pokémon. »

___Tu avances d’un pas dans ta colère ; Nathaniel tente de poser une main sur ton épaule pour t’apaiser, sans doute conscient que la tempête ne faisait que commencer, mais tu l’en dégages d’un mouvement sec.
« Refusez donc de le reprendre, ou reprenez-le et abandonnez-le ensuite et vous aurez affaire à moi ! Un pokémon c’est une responsabilité, et on ne le jette pas chez des éleveurs pour refuser de le récupérer ensuite ou pour s’en débarrasser parce qu’il ne rentre plus dans votre décor d’intérieur ! Nous connaissons ce Kaorine maintenant. S’il lui arrive quoi que ce soit, nous le reconnaîtrons. Vous aurez toutes les associations de protection des pokémons sur le dos, je peux vous le garantir. »

___Décidément, la jeune femme a tapé exactement là où il ne fallait pas, dans la corde sensible de ton être. Tu pourrais encore longtemps continuer, si cette fois Nathaniel ne se glissait pas entre l’agent et toi en te repoussant gentiment en arrière. Tu ne vois que son dos, et si sa voix est amène, tu ne doutes pas que son regard est aussi perçant que ses épaules sont tendues.
« Bon, bon. Veuillez excusez l’emportement de ma collègue. Cependant, continue-t-il avant que tu n’aies le temps de t’indigner, elle dit vrai. Nous allons devoir faire recours à des associations, voire aux autorités si vous refusez de revenir sur votre position. »

___Remuant ton agacement et ton animosité, tu ne parviens pas à analyser la situation. Qu’est-ce qui peut bien pousser la jeune agent à faire un tel cirque ? Tu donnerais tout pour pouvoir retrouver les pokémons qui ont disparu avec la prétendue pension à laquelle tu les as confiés. Cette femme ne comprend-elle donc pas la chance qu’elle a de ne pas vivre de ça et de pouvoir refuser aussi stupidement de récupérer son Kaorine ?
___Tu croises à nouveau tes bras contre ta poitrine, autant pour attendre que pour te forcer à ne pas t’emporter à nouveau. Tu meurs d’envie de remettre l’agent à sa place et lui faire un laïus sur le rapport aux pokémons, mais le conflit ne serait pas dans l’intérêt du pokémon, et c’est cela qui passe avant tout. Bien que tu n’aies nulle envie de le rendre à sa dresseuse désormais. Mais tu seras prête à surveiller tout cela quelques temps, quitte à user pour cela de tes vieilles habitudes de maraudeuse assoiffée de justice. Tu n’as jamais fait confiance aux agents, tu t’es toujours méfiée de la police et tu as toujours considéré qu’ils n’étaient que des incapables depuis que tes pokémons t’ont été dérobés ; cette scène t’enfonce dans tes griefs.
___Comme en écho à tes pensées, tu entends Nathaniel demander :
« Est-ce que nous allons vraiment devoir appeler l’un de vos collègues pour régler ce problème qui ne relève que du bon sens ? »